“Le ministère ne peut pas recevoir des grévistes illégaux. Qu’ils se mettent d’abord en conformité avec la loi, pour demander ensuite une audience”, a justifié M. Belkessam.
Les praticiens de santé publique, qui enchaînent un deuxième jour de grève consécutif, ont observé, hier, un sit-in pacifique devant le siège du ministère de la Santé. Selon les estimations du président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), Lyes Merabet, ils étaient quelque 500 praticiens, venus de différentes wilayas, à avoir pris part à ce rassemblement.
Si cette action de rue a été, une fois n’est pas coutume, tolérée par les services de police, les services du ministère ont, en revanche, refusé de recevoir les délégués du syndicat. Un refus que le chargé de communication du département d’Abdelmalek Boudiaf assume et justifie par “l’illégalité” de la grève du SNPSP, se référant à la décision de justice prononcée une semaine avant l’enclenchement de cette grève. “Le ministère ne peut recevoir des grévistes illégaux. Qu’ils se mettent d’abord en conformité avec la loi, pour demander ensuite une audience”, a-t-il
justifié. M. Belkessam a indiqué que des ponctions sur les salaires de l’ensemble des grévistes seront ordonnées par le ministère. Cette position du ministère ne semble pas, toutefois, décourager le président du SNPSP qui ne compte pas faire machine arrière avant la satisfaction des revendications des praticiens. Pour lui, cette grève de deux jours n’est qu’une bataille qui en appellera certainement d’autres.
Quelle sera la prochaine action du syndicat ? M. Merabet préfère laisser le soin au conseil national du SNPSP qui se réunira très prochainement pour décider de l’action ou des actions à venir. Si le syndicat réclame, entre autres, l’instauration des indemnités spécifiques au personnel médical qui sera réquisitionné lors du scrutin du 4 mai prochain,
M. Merabet ne souhaite pas, toutefois, perturber la campagne électorale. Il a, ainsi, laissé entendre que la prochaine action de protestation serait très probablement repoussée jusqu’après les législatives. “Contrairement aux lectures faites par certains, notre mouvement de protestation n’a rien à voir avec les enjeux politiques. Notre combat est exclusivement syndical”, a expliqué le président du SNPSP.
La pomme de discorde entre le SNPSP et le ministère de la Santé, rappelle-t-il, est la conséquence de la “rupture” du dialogue décidée unilatéralement par la tutelle. M. Merabet a regretté que la tutelle ait “réitéré hier son refus de nous recevoir en tant que partenaire social”. Le président du SNPSP reproche au ministère de la Santé d’avoir piétiné l’accord qu’il avait signé, en mai 2015, avec son syndicat pour la tenue des réunions bimestrielles. Selon lui, son syndicat n’a été convié, depuis, qu’à une seule et unique réunion par an. Ce qui, déplore-t-il, aurait freiné le processus des négociations sur bien des dossiers relatifs aux conditions de travail des praticiens.
Une réclamation que rejette en bloc le chargé de communication du ministère pour qui des réunions de travail se tiendraient régulièrement avec l’ensemble des partenaires sociaux.