Le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) a dressé un constat des plus « mortifère » concernant le secteur sanitaire public en Algérie, en lançant un appel à l’intervention « urgente » des plus hautes autorités du pays.
Dans un communiqué rendu public, le syndicat a donc choisi de lancer un appel « à l’intervention urgente du président de la République », pour sauver le secteur d’un éventuel effondrement, mettant l’accent sur « la lente dérive du système public de santé ».
Selon le syndicat, le secteur de la santé se retrouve actuellement « vidé de ses forces vives, déserté par les compétences, incapable de fournir les soins de qualité que le citoyen est en droit d’attendre à travers le territoire national, et en proie à une profonde crise de confiance de la population envers le système de santé, d’une part et des professionnels de la santé envers leur employeur, d’autre part ».
L’appel lancé au chef de l’État intervient, selon la même source après que « le SNPSSP a mis de côté pendant une année ses revendications, ses adhérents étant engagés sans réserve dans la bataille imposée par la crise sanitaire ».
Cependant, continue le syndicat, « au regard de la situation catastrophique vécue par les praticiens spécialistes de la santé publique et alors que la survie même du secteur public de santé est en jeu, nous en appelons à l’intervention urgente du président de la République ».
Pour ce qui est des revendications, le Syndicat national rappelle qu’elles interviennent afin de mettre en place « d’un cadre professionnel et un profil de carrière motivants pour cette catégorie de professionnels, et par là, permettre de bâtir un système public de santé fort au bénéfice de toute la population ».
« Nous assistons à une véritable hémorragie de compétences »
Les revendications formulées par le SNPSS, déplorent les auteurs de l’appel, « ont semé la désespérance dans la corporation et c’est pour cela que nous assistons depuis plusieurs années à une véritable hémorragie de compétences vers le secteur privé et l’étranger, et ce, dans l’indifférence générale des responsables ».
Ceci dit, le même syndicat précise que « de nombreuses questions ont déjà été traitées par les instances concernées (fonction publique, finances) et leurs dossiers ficelés, mais restent en souffrance depuis plusieurs années, suspendues à un feu vert du Premier ministère pour leur règlement ».
Il s’agit principalement de « la généralisation de la prime dite de service civil à l’ensemble des praticiens spécialistes exerçant dans le Sud et Grand Sud, les Hauts-Plateaux et les zones enclavées, la mise en œuvre des autres mesures incitatives annoncées par le gouvernement en 2019, la mise en conformité de la prime d’intéressement avec les différents grades du statut, et de mettre fin à la discrimination en matière d’imposition », lit-on dans le document.
Le syndicat a également dénoncé « la suspension de la prime Covid-19, alors même que la pandémie est toujours en cours », et c’est ce qui a suscité « incompréhension et attentes chez les professionnels de la santé qui se sentent injustement abandonnés au milieu du gué, alors même qu’ils vivent encore des situations critiques ».