De passage, hier, sur les ondes de la Radio nationale, l’expert financier international Raif Mokhtar Karroubi, fait un constat alarmant sur la situation économique cruciale de l’Algérie, livrant une lecture rationnelle de la conjoncture actuelle.
Les voyants au rouge ? Un quasi axiome, laisse entrevoir Karroubi qui estime urgent de prendre « hic et nunc » des « mesures d’urgence pour éviter le pire », prévenant que « si on ne prend pas de mesures, d’autres le feront à notre place et avec leurs conditions».
Lucide, l’expert financier lève les voiles sur un péril latent, soulignant croire que « les gens ne sont pas conscients de la gravité de la situation… cela signifie gel des salaires, blocage de la demande, licenciements etc cela implique des choses que nous avons déjà vécues et qu’on ne souhaite pas revivre », explique-t-il. Dans ses projections, il met l’accent sur les principales priorités, à ses yeux, avançant « la suppression de la loi du 51/49, celle du droit de préemption de l’État, l’augmentation de l’assiette fiscale et l’amélioration de son recouvrement par la réforme, la mise en place d’un mécanisme de gestion du taux de change, la relance de l’agriculture et le tourisme, aller petit à petit vers la convertibilité, avoir une meilleure gouvernance du système bancaire ».
Évoquant, enfin, la problématique liée à la sur liquidité des banques, « censées être fatalement responsables de la fuite et leur dilapidation par des financements suspects », fait-il remarquer, Karroubi explique, citant exemples à l’appui, « comment les banques financent des projets parfois illicites sans vraiment le savoir » concluant que « c’est comme ça que Daech exporte du pétrole et que certains pays exportent la drogue, à cause de la fongibilité de l’argent ».