De Paris, Kamel Gaci
Plusieurs centaines d’Algériens ont à nouveau manifesté hier, dimanche, à Paris sur la place de Stalingrad pour la dix-huitième semaine consécutive, contre les figures du système.
Le rassemblement de ce dimanche qui a drainé une nombreuse foule d’immigrés a été marqué par la mobilisation d’un nombre impressionnant de drapeaux amazighs aux côtés bien sûr de l’emblème national, en signe de réponse au premier responsable de l’armée, qui a «tenté», selon le collectif organisateur, d’interdire sa présence, lors des manifestations en Algérie, et ce, en instruisant les services de sécurité pour sa confiscation.
«Il est clair qu’aujourd’hui, on n’est pas à l’abri d’autres menaces et intimidations. Nous ne tolérons aucune décision allant dans le sens de la division d’un peuple qui n’a jamais été uni comme c’est le cas depuis le 22 février dernier.
Le problème dans notre pays n’est plus celui de la culture ou celui identitaire, ni celui du drapeau, mais c’est celui de ses hommes, qui ont tout le temps gouverné dans la malhonnêteté et l’impunité la plus totale et qui n’ont jamais cessé de tromper la mémoire de ceux qui sont tombés au champ d’honneur», affirmait un intervenant à Paris, hier, lors du 18e rassemblement de la diaspora algérienne en France.
Les manifestants, chacun ou presque, avec une pancarte réclament l’arrêt immédiat des intimidations des hommes politiques et des activistes pour la démocratie, ainsi que le jugement des responsables politiques de l’époque de Bouteflika, notamment ceux qui ont géré les événements du Printemps noir de la Kabylie en 2001, et qui ont coûté la vie à 128 personnes.
Un immense hommage a été rendu également à l’occasion au défunt rebelle Matoub Lounes à la veille du 21e anniversaire de son assassinat. Comme dans les précédentes manifestations contre le système, la foule composée de femmes, d’hommes et d’enfants n’a cessé de réitérer encore hier, le mot d’ordre majeur, à savoir un changement radical dans le pays.
Les dénonciations portaient également sur les derniers développements de la scène politique nationale, notamment les arrestations «arbitraires» de certaines figures comme Louisa Hanoune, incarcérée à Blida depuis 2 mois, les activistes du RAJ et des jeunes manifestants arrêtés le week-end dernier dans diverses régions du pays pour avoir brandi les drapeaux amazighs et qui se retrouvent en prison.
K. Gaci