La situation socio-économique que traverse le pays actuellement continue de susciter les inquiétudes, notamment de la part des syndicats autonomes.
La Confédération des syndicats algériens (CSA) a dressé un bilan des plus alarmants sur la situation, « dénonçant l’érosion du pouvoir d’achat et le recul en matière de libertés syndicales ». Au total, treize syndicats issus de plusieurs secteurs se sont réunis hier dimanche.
Il s’agit des secteurs de l’éducation, de la santé, de l’enseignement supérieur, de la formation professionnelle, des imams et des vétérinaires. Ces représentants n’écartent pas de recourir à des actions de protestation sur le terrain.
Pour le Dr Lyes Mérabet, président du Syndicat national des praticiens de la Santé publique (SNPSP), « nous avions sciemment laissé de côté nos activités syndicales depuis deux ans déjà », Après la période du Hirak et celle liée la pandémie du coronavirus, « nous marquons notre retour sur le terrain de l’activité syndicale, y compris par des actions de protestation, s’il le faut ».
Même remarque soulevée par le Président du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (Satef) Boualem Amoura. Il estime « qu’on ne peut pas rester comme cela les bras croisés sous prétexte de la pandémie. On a décidé de reprendre le travail syndical en réitérant les mêmes revendications puisque rien n’a été fait ».
La question du pouvoir d’achat évoquée
Le même intervenant évoque la question du pouvoir d’achat qui s’est « dangereusement érodé cette année avec une dégradation vertigineuse du mode de vie des Algériens ».
Même constat dressé par Dr Mérabet qui met en garde contre des solutions de « folklore et de proposer un salaire minimum qui risque rapidement d’évoluer vers un autre montant ».
Dans ce sens, il préconise « de mettre en place des mécanismes de protection du pouvoir d’achat et non pas uniquement d’avancer des chiffres au hasard. Il faut agir au niveau des indices des prix, et au niveau de la régulation des marchés ».
Les libertés syndicales
Le président du SNPSP revient également sur la question des libertés syndicales, dont « l’agrément de la CSA qui est toujours au niveau du ministère du Travail ».
Selon lui, « dans le volet des libertés syndicales, la reconnaissance de la CSA, le droit aux réunions gouvernement-syndicats, notamment la tripartite, rien n’a changé ».
Au contraire, souligne-t-il encore, « nous sommes dans une situation de statu quo absolu, même si, au plan politique, on parle beaucoup de changement ».