Savoir décrypter une offre d’emploi peut vous faire gagner des points. Quels éléments sont importants ? Comment lire entre les lignes ? Deux experts des ressources humaines vous aident à y voir plus clair.
- Une structure en trois parties
La grande majorité des offres d’emploi suivent le même schéma en trois parties. La première distille des informations sur l’entreprise. Nom, secteur d’activité, taille, emplacement géographique… « Il peut être intéressant de croiser ces informations avec une recherche sur Google», conseille Jean-Christophe Thibaud, fondateur du cabinet Lectia. Les résultats obtenus permettront d’en savoir davantage sur l’entreprise (chiffre d’affaires, dernières innovations, projets en cours…) et d’enrichir une future lettre de motivation. La deuxième partie de l’offre sert au descriptif du poste : qualifications, rémunération, nombre d’heures, missions, tâches… Là encore, n’hésitez pas croiser ces informations avec les fiches métiers disponibles sur la Toile « dans le but d’étoffer la définition de poste », précise le spécialiste. Enfin, la troisième partie de l’annonce se concentre sur les éléments pratiques comme les modalités d’envoi des candidatures (par mail ou par courrier, avec photo ou ajout de documents spécifiques) et la date limite d’envoi.
- Le travail de mise en page
Tout comme le contenu, la mise en page peut être un élément important. « C’est un gage de qualité », assure Gaëlle Marre, directrice d’Office Team, spécialisé dans l’intérim. Que ce soit dans l’ajout d’un logo ou dans la clarté de la présentation, une mise en page particulièrement réussie vise à attirer les candidats. Un point plutôt rassurant. Elle montre que l’entreprise a pris le temps d’y réfléchir.
- Le choix du vocabulaire
C’est lors de la deuxième lecture que vous devriez accorder une attention toute particulière au vocabulaire utilisé dans l’offre. Faites bien la distinction entre les compétences « exigées » ou « indispensables », celles « souhaitées » ou « recommandées » et celles « appréciées ». « Je pense par exemple au niveau de langue. S’il s’agit d’une entreprise avec une implantation internationale qui exige des reporting en anglais, le candidat ne devrait pas postuler si son niveau d’anglais n’est pas à la hauteur », suggère Jean-Christophe Thibaud. Par contre, si vous découvrez que cette entreprise est basée en Allemagne et que votre niveau d’allemand est élevé, cela vaudrait peut-être la peine d’en glisser un mot dans votre offre de candidature.
- L’annonce à caractère discriminatoire
Dans la mesure du possible, assurez-vous que l’annonce que vous lisez ne comporte aucun caractère discriminatoire. Sexe, âge, religion, handicap, santé, conviction politique… Ces éléments relatifs à la personne ne devraient pas être mentionnés. Et si tel était le cas, « cela ne donne pas vraiment envie d’envoyer sa candidature », tranche Gaëlle Marre. Tout cela ne présageant rien de bon.
- Le cas de l’annonce anonyme
Les entreprises peuvent y avoir recours pour plusieurs raisons. Dans certains cas, l’anonymat cache un cabinet de sourcing souhaitant étoffer son vivier de candidats à l’aide d’annonces assez vagues et un peu datées. Vous pouvez toujours y répondre mais tenez-vous à l’essentiel. « Certaines SSII peuvent également formuler des annonces très courtes lorsqu’elles visent des profils spécifiques, comme dans l’aéronautique par exemple, dans l’attente de contrats », signale Jean-Christophe Thibaud. D’autres entreprises ne souhaitent pas communiquer leur nom pour éviter de le dévoiler à la concurrence. Dans ce cas-là, la description de poste sera beaucoup plus détaillée.
- Le travail de correspondance
Une fois tous ces points vérifiés, il ne vous reste plus qu’à réaliser un travail de correspondance entre le profil demandé et le vôtre. « Il faut se poser les bonnes questions. L’erreur serait de penser qu’on est le candidat adéquat alors que ce n’est pas toujours le cas », prévient le dirigeant de Lectia. Soyez donc réaliste par rapport à vos compétences et ne prétendez pas le contraire. Par ailleurs, il n’est pas interdit d’informer un recruteur que vous n’êtes pas tout à fait compétent dans tel domaine mais que vous avez la volonté de vous former. Votre interlocuteur y sera attentif. Pour vous aider, rien ne vous empêche de réaliser un tableau récapitulatif des annonces afin de visualiser rapidement celles qui correspondent le plus à votre profil. D’autres préféreront une rapide prise de notes. « Cela dépend de l’organisation de chacun », indique Gaëlle Marre. Mais une chose est sûre, plus vous serez réactif et efficace, plus vous aurez de chance de décrocher un entretien.