Sa danse, improvisée et contagieuse, à la mi-temps du match Corée du Sud-Algérie (2-4) sur le plateau de beIN Sport, ne laisse planer aucun doute : Smaïl Bouadellah est bel et bien un supporter inconditionnel des Fennecs. Journaliste polyvalent de la chaîne de sport parisienne, le Franco-Algérien nous détaille, depuis Doha, cette passion qui l’anime.
– Les pas de danse, à la mi-temps du match Corée du sud-Algérie, sont révélateurs de votre joie pour la prestation algérienne. Vous confirmez être un supporter des Verts.
Tout le monde le sait en interne et cela aurait été un mensonge. Cette danse, c’est le cœur, le bonheur et la fierté. Je suis un supporter de l’Algérie et de la France qui s’est régalée ce soir-là. Ce sont des sentiments positifs.
Comme le match était en exclusivité sur beIN Sport, je savais que ma famille me regardait. J’essayais d’être avec eux malgré les 4000 kilomètres qui nous séparent.
– A quand remonte cet intérêt pour l’équipe nationale ?
Je suis né en octobre 1982, soit quatre mois après le Mondial espagnol. Ma mère était enceinte au moment de la victoire de l’Algérie face à la RFA. J’ai dû entendre quelque chose à ce moment là (rires). Dans la famille, nous sommes des malades de foot. Avec l’Algérie, il y a plus de passion. Surtout pour un Mondial qui a lieu tous les quatre ans.
– Que représente l’équipe nationale d’Algérie pour vous ?
C’est mon pays au même titre que la France. C’est le pays de mes parents et de mes grands-parents. Celui de mes racines. Il y a une étoile en plus dans les yeux. Celle que l’Algérie n’a pas sur le maillot.
– Que ressentez-vous au moment de l’hymne national ?
C’est de l’émotion, du frisson, du bonheur et de la fierté. C’est l’amour de mes parents, de ma famille. Une partie de mon histoire avec les paroles. Ce sont des choses positives. Mais c’est aussi beaucoup de peur et de pression car le match va commencer.
– Avez-vous un souvenir particulier concernant les Fennecs ?
C’est la victoire lors de la CAN-1990. Mon père m’avait fait manquer l’école ce jour-là pour que je puisse regarder la finale.
Je me souviens de l’inscription «Tahia el Djazaïr» en gros sur les écrans du stade du 5 Juillet. Je découvrais la joie et la fierté de mes parents. Je n’étais pas encore conscient de toutes les émotions que peuvent procurer le foot.
– Comment vivez-vous ces matchs ?
C’est dur car je suis un supporter. Je m’emporte. Je réclame des fautes. J’analyse tout. Mais quand c’est le retour antenne, j’arrive à gérer naturellement mes émotions.
– Il y a beaucoup d’Algériens à Doha, y compris au sein de la chaîne. Quelle est l’ambiance sur place ?
Elle est magnifique. Il y a un élan, une atmosphère, un parfum propre à la Coupe du monde. On surfe sur cette émotion. Les discussions sont passionnées. On refait le match avant et après la rencontre.