Les manifestations que connaît notre pays ces derniers jours sont «un signe de bonne santé de la société», selon l’économiste Smaïl Lalmas qui a ajouté qu’il «faut profiter de cette dynamique pour mettre en place un nouveau modèle économique». Pour lui, les marches des Algériens constituent «une belle image de civisme et de maturité» et que «cette belle dynamique, il ne faut pas la casser».
M. Lalmas, membre de l’atelier contre la harga organisé par le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, s’est exprimé hier sur la Chaîne 3 de la Radio nationale, estimant que les revendications des jeunes notamment étaient «très claires» mais le pouvoir «reste sourd». «Il faut entamer un dialogue avec les manifestants et répondre oui aux Algériens», a-t-il précisé avant de s’adonner au décryptage de la situation de la jeunesse en Algérie et au phénomène de la harga.
L’intervenant a insisté sur l’échec de la politique menée actuellement par les pouvoirs publics en matière de mécanismes d’emploi où, selon lui, des milliards ont été injectés pour rien d’où le choix privilégié vers l’exil.
Lalmas situe les responsabilités des uns et des autres car, selon ses propos, ces dispositifs d’insertion tels que l’Ansej, l’Angem, etc. sont bénéfiques mais souffrent en aparté de dysfonctionnements pour la simple raison qu’ils ne sont pas adaptés pour chaque profil de chaque demandeur d’emploi.
L’urgence serait de proposer un autre dispositif pour éviter le refoulement de l’aide de l’Etat pour d’autres jeunes porteurs de projets qui ne sont pas reconnus.
Toutefois, il faut tenir compte de ces jeunes, les cibler en priorité et ensuite tenir compte de leurs besoins pour leur insertion dans les circuits de production des richesses pour résorber le chômage et bannir la discrimination grâce à la libération de notre économie. Il souhaite mettre un observatoire pour inciter les jeunes à une large adhésion. Pour lui, il s’agit d’un mécanisme d’anticipation pour signaler les faiblesses dans les dispositifs dédiés aux jeunes. A cet effet, il faut assurer une meilleure communication et cerner ces jeunes pour les accompagner grâce à des programmes spécifiés et efficaces.
Il est aussi important de lancer des discussions autour des activités de proximité et de médiation à mettre en œuvre pour soutenir les citoyens et en particulier les jeunes. «Il faut accrocher les jeunes et rétablir la confiance à travers des gens crédibles», a-t-il insisté.
Ilhem Tir