Le transport ferroviaire des voyageurs était toujours paralysé hier pour la troisième journée consécutive suite à la grève ouverte lancée par les cheminots des directions ferroviaires régionales (DFR) d’Oran, d’Alger et d’Annaba.
Des voyageurs n’ayant pas eu vent de cette grève ont continué d’affluer, hier, ver la gare d’Oran avant de rebrousser chemin en constatant que le mouvement des trains était paralysé par le débrayage.
Hier encore aucun train n’est parti de ou à destination de la gare d’Oran, selon les grévistes. L’annulation des deux trains du matin à destination d’Alger et de celui du soir en direction de Bechar, deux lignes à forte affluence, a suscité un grand désarroi parmi les usagers, mais aussi des agents SNTF chargés d’annoncer la «mauvaise» nouvelle aux passagers.
Du côté des cheminots grévistes, le débrayage commence, en effet, à peser lourd sur les esprits, et l’approche du mois de ramadan ajoute une inquiétude supplémentaire à la tension générale. Les cheminots oranais tendaient une oreille attentive à ce qui se passait à Alger où une délégation de syndicalistes, dont deux d’Oran, négociait hier, au siège de la Centrale syndicale UGTA, l’installation d’un comité qui sera chargé de préparer le congrès des cheminots, prévu en principe au mois de septembre prochain.
Contacté hier, le secrétaire général de la Section Train d’Oran, M. Senouci Adda, nous dira qu’une proposition d’un comité à 15 membres, dont huit représentants les 4 régions d’Oran, d’Alger, de Constantine et d’Annaba (deux membres pour chaque région) a été soumise à la Centrale syndicale pour approbation. Les sept autres membres sont des syndicalistes ayant rencontré dernièrement le ministre du Transport parmi une délégation de la SNTF composée également de hauts cadres de la direction générale de la société de transport ferroviaire. Selon M. Senouci, ce comité, s’il est accepté sous cette forme, aura à gérer cette phase de négociation avec la DG de la SNTF et pallier ainsi à l’absence de la Fédération des cheminots dont le mandat est arrivé à terme, et dont le rôle est indispensable pour tout accord avec l’administration, notamment sur le dossier relatif au tableau de filières et à la classification des postes de travail. La direction générale de la SNTF qui avait pris l’engagement de satisfaire la revendication relative à ce dossier a toutefois conditionné cette régularisation, dans un communiqué rendu public le 22 mai dernier, par «la mise en place de la Fédération nationale des cheminots (FNC)», dont le renouvellement est gelé depuis une année, et ce «dans un cadre global pour tous les employés en tenant compte des spécificités de chaque filière et de chaque fonction de l’entreprise avec effet du 01 janvier 2015.»
On apprend enfin qu’une réunion regroupait hier des représentants des grévistes des régions d’Alger, Oran, Annaba et Constantine avec le DG de la SNTF et des représentants du ministère des Transports.