Sofiane Djilali au « courrier d’Algérie » : «il est très tôt pour condamner le panel de dialogue»

Sofiane Djilali au « courrier d’Algérie » : «il est très tôt pour condamner le panel de dialogue»

L’annonce de la composante du panel des médiateurs, chargé des consultations pour un dialogue national de sortie de crise, suscite la polémique, aussi bien parmi le Mouvement que la classe politique. Surtout au lendemain des révélations faites par le sociologue Nacer Djabi, initialement figurant sur la liste des médiateurs avant que son nom et trois autres, ne soient «rayés». À ce sujet, le président de Jil Jadid, Sofiane Djilali, que nous avons contacté hier, estime qu’il est encore tôt pour «condamner» cette démarche dont la composante a déjà subi des critiques acerbes. En effet, Djilali a déclaré que «la composition du panel du dialogue est à l’évidence un peu «boîteuse». C’est-à-dire, poursuivit-il, il n’y a pas suffisamment de personnalités de poids. Il y a probablement des personnalités qui sont et qui n’auraient pas dû y être», souligne notre interlocuteur.

Pour le président de Jil Jadid, les membres de cette commission et sa composition «n’est pas le facteur essentiel pour réussir sa mission de médiation». Sauf que, précise Djilali, le vrai problème consiste dans le mauvais départ. «La démarche des six personnalités a été très mal explicité. Le rôle de ce panel n’est pas correctement expliqué à l’opinion publique. De ce fait, il y a une forte réticence», émet toutefois comme réserves notre interlocuteur.
En ce qui concerne l’avenir de ce panel et les conditions de sa réussite dans sa mission, qui consiste àtrouver une solution de sortie de crise, «je pense que si le pouvoir avait accéléré la mise en place des conditions préalables, notamment lever les restrictions, libérer les prisonniers et libérer les médias, ça aurait eu un meilleur climat pour accepter ce travail d’intermédiation», assure-t-il.

Mais, Djilali ne critique pas pour autant, et les membres et l’initiative de l’intermédiation pour le dialogue initiée par la présidence de la République. Du moins pas «pour l’instant, mais il est évident que sa mission est très difficile», explique-t-il. En réponse à Nacer Djabi et ses déclarations, Djilali a affirmé qu’il «n’y a pas de révélations particulières. Tout le monde sait que le pouvoir cherche une intermédiation en qui il fait confiance. Donc, et forcément, s’il veut bien prendre des éléments du Mouvement populaire, il veut aussi avoir des éléments propre à lui», commente ce membre du Forum pour le dialogue national, qui s’est réuni en conclave, le 6 juillet dernier.

Sarah Oubraham