Face à l’instruction de Sellal, les travailleurs du groupe ENPC répondent en mettant en avant la préservation de leurs postes d’emploi.
Près de 5 000 travailleurs de neuf filiales du groupe ENPC (Entreprise nationale de plastique et caoutchouc) sont menacés de licenciement. Selon une correspondance adressée au président de la République, au Premier ministre et au ministre de l’Agriculture et dont nous détenons une copie, les représentants des travailleurs de la Société de films et sacheries plastiques (Sofiplast), l’une des principales filiales du groupe qui compte pas moins de 400 salariés, ont tiré la sonnette d’alarme quant au danger qui guette leur avenir et celui de leur société. “Outre la menace sur les postes d’emploi de notre groupe, nous pouvons affirmer que la différence de prix qui résulte de l’utilisation de l’emballage en carton qui coûte entre 20 et 25 DA contre 1,60 DA pour le sachet en plastique est énorme et sera puisée de la poche du consommateur”, nous dira un cadre de Sofiplast. “Nous déplorons l’instruction du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, aux producteurs de lait lors de sa visite au stand du groupe Giplait, dont les produits étaient exposés à l’occasion de l’inauguration du port de Salamandre à Mostaganem”.
Cette déclaration visant la suppression “progressive” de l’emballage en plastique pour le remplacer par le conditionnement en carton est tombée tel un couperet sur les travailleurs de la société et ceux de la filiale Soexplast (Société d’extrusion plastique, films et sacherie) de Médéa, qui ont réalisé en 2013 pas moins de 70% du chiffre d’affaires du groupe, ainsi que sur le reste des travailleurs des autres filiales. “Nous ne comprenons pas pourquoi ils ont choisi ce moment pour annoncer cette décision. Pour satisfaire la demande nationale notre entreprise, qui s’est spécialisée dans ce créneau depuis 1972, on a investi 60 milliards de centimes en 2004 et
100 milliards en 2013, sans parler des investissements des différentes unités de production de lait en 2013, pour l’acquisition d’équipements spéciaux d’un montant de pas moins de
140 milliards de centimes pour le conditionnement de lait dans la pochette en polyéthylène appelée communément sachet en plastique. Cette décision est irréfléchie”, nous dira M. Bouchelaghem, secrétaire général du syndicat de Sofiplast.
Cette dernière produit 6 000 tonnes de sachets pour l’emballage de lait. Par ailleurs, les syndicalistes ont tenu à préciser que le produit qui n’est pas coûteux est alimentaire et ne nuit pas à la santé du consommateur.
Ils ont cité que des pays développés comme le Canada, l’Allemagne et la Chine utilisent toujours les sachets en plastique à cause de leur recyclabilité. Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a instruit, mercredi dernier à Mostaganem, les producteurs de lait de procéder à la suppression “progressive” de l’emballage en plastique et le remplacer par le conditionnement en carton. Le Premier ministre a accordé à l’ensemble des producteurs de lait un délai de trois mois pour entamer le processus de suppression du sachet de lait lors de sa visite au stand du groupe Giplait, dont les produits étaient exposés à l’occasion de l’inauguration du port de Salamandre. Il a souligné que le remplacement de l’emballage en plastique par le conditionnement en carton hermétique permettra de fournir au citoyen un produit de “meilleure qualité” et de “préserver l’environnement”.
F S