L’avènement de la troisième vague du coronavirus depuis quelques semaines en Algérie a donné naissance à un formidable élan de solidarité tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Or, les opérations de solidarité initiées par la diaspora font désormais objet de plusieurs mesures réglementaires.
Depuis l’annonce de l’Ambassade d’Algérie en France, vendredi dernier, portant sur les mesures de règlementation des actions de solidarité menée par la diaspora envers leurs concitoyens vivant en Algérie, plusieurs voix critiques se sont levées afin de dénoncer des « mesures bureaucratiques » visant à « freiner la générosité de la diaspora ».
Il s’agit, selon le communiqué de l’Ambassade de l’obligation « de prendre attache avec les représentations consulaires territorialement compétentes à l’effet de solliciter la délivrance de l’Autorisation d’acheminement de dons ». Une autorisation qui doit répondre à tout un dossier que les initiateurs d’opération de collecte et d’acheminement de dons sont tenus de remplir.
Le dossier doit comporter les indications suivantes : « L’identité des donateurs (associations, collectifs, particuliers), agrément, le cas échéant, la liste du matériel médical (concentrateurs d’oxygène), des consommables et des produits pharmaceutiques collectés, comportant les indications sur le volume, le poids et la valeur ».
Selon la même source, « le ministère de la Santé (Pharmacie Centrale) est le seul et unique destinataire des dons recueillis. Il se charge de la répartition du matériel médical, des consommables et produits pharmaceutiques collectés selon son évaluation des besoins au niveau national ».
Pour le RCD, « toute immixtion ne fera que freiner ce formidable élan »
En réaction à ces mesures, plusieurs voix se sont levées afin de dénoncer « un frein à la générosité de la diaspora ». Pour le parti Rassemblement pour la culture et la démocratie RCD, les mesures de l’Ambassade constituent un véritable frein à la générosité de la diaspora algérienne envers son pays d’origine.
Dans une déclaration rapportée par le quotidien El Watan, le responsable de communication du parti Atmane Mazouz précise que « ce n’est pas à l’État de décider à la place de celui qui vient en aide avec son propre argent ! ». Avant d’aboutir à la conclusion « qu’il y a une incontestable crise de confiance lorsqu’on sait que la volonté populaire n’a jamais été respectée en Algérie ».
Dans son argumentation, l’intervenant souligne que « les autorités savent qu’elles ont perdu toute confiance de la part de notre diaspora et toute immixtion dans ces actions de solidarité ne fera que freiner ce formidable élan » de solidarité.
« Des procédures bureaucratiques draconiennes », selon le FFS
Pour sa part, le parti du Front des forces socialistes FFS a également critiqué ces mesures les appellent à libérer les initiatives de la communauté nationale à l’étranger. Rapporté par le même journal, le membre de l’instance présidentiel du FFS Hakim Belahcel déplore carrément des mesures bureaucratiques.
« L’ambassade d’Algérie en France impose une batterie de procédures bureaucratiques draconiennes qui ne feront que ralentir ce processus d’acheminement d’un matériel médical jugé vital pour des populations déshéritées, au bord de l’asphyxie générale », a-t-il déploré, estimant qu’il s’agit d’une « volonté des autorités » à « empeser et contrôler tout le matériel envoyé par notre formidable diaspora ».
Selon le même parti, l’urgence et la crise sanitaire alarmante exigent aujourd’hui « de tout faire pour desserrer l’étau sur les initiatives citoyennes et fluidifier les opérations de solidarité d’où qu’elles proviennent ».