Paris a décidé de réduire l’octroi des visas pour la France aux maghrébins, notamment aux Algériens. Cette décision, et sans grande surprise, n’a pas été du gout de tous. Lors du sommet France – Afrique, Emmanuel Macron a fait face au mécontentement de la jeunesse africaine vis-à-vis de cette décision.
Se clôture aujourd’hui le sommet France-Afrique à Montpellier. Le président français a reçu plusieurs jeunes africains, et pour certains binationaux. L’ambiance générale n’a pas été très joviale. Le climat a été tendu, et les reproches pleuvaient sur Macron.
« Arrêtez votre discours paternaliste ! Nous n’avons pas besoin d’aide, nous avons besoin de coopération », a lancé une jeune fille malienne qui affirmait que la crise au Sahel est la conséquence directe de l’intervention de la France en Libye.
« Cessez de coopérer et collaborer avec ces présidents dictateurs ! », a également lancé un blogueur sénégalais au président Français apparemment gêné. Ce blogueur a également dit à Macron de « demander pardon au continent africain » pour les crimes de la colonisation.
De son côté, le président Français a refusé de demander pardon, et a dit privilégier « un travail de vérité » et non de « honte de soi et de repentance ». Pour Macron, « la France est là militairement à la demande » des pays africains. Il assure aussi que l’Afrique est un « continent qui est jeune, dirigé depuis trop longtemps par des personnes qui sont vieilles ».
Réduction des visas : la salle applaudit
La question de la réduction des visas n’est pas passée inaperçue. Mehdi Alioua, professeur de Sciences politiques à Rabat, a dénoncé lors de ce sommet France-Afrique une « punition collective ». Le même intervenant a également qualifié la politique des visas comme étant un « système d’humiliation [et] de vexation », rapporte France 24. Suite aux propos de ce professeur devant Emmanuel Macron, la salle a largement applaudi.
Il est à rappeler que les derniers propos de Macron envers l’Algérie ont suscité un véritable tollé. Plusieurs personnalités algériennes, mais également françaises, se sont interrogés sur la raison qui a poussé Macron à commettre un tel dérapage.
La France perd cependant peu à peu son influence en Afrique, notamment devant la Russie, en témoignent les tensions qui ont eu lieu entre Paris et Alger, mais aussi avec le Mali. La crise au Sahel n’est toujours pas réglée, et la présence Française constitue de plus en plus une tache pour l’image de la France dans la région.