Sommet de l’OPEP du 26 au 28 septembre à alger: L’union sacrée?

Sommet de l’OPEP du 26 au 28 septembre à alger: L’union sacrée?

Après que l’Iran a déclaré soutenir «toute décision des producteurs pour stabiliser le marché», plus rien ne s’oppose, vraisemblablement, à un gel de la production.

Le dernier nuage qui risquait d’assombrir le rendez-vous d’Alger vient d’être écarté. La diplomatie algérienne n’y est pas étrangère. Son émissaire, le ministre de l’Energie Nourredine Bouterfa a rencontré son homologue iranien à Téhéran avant de se réunir le 5 septembre à Doha avec le ministre qatari de l’Energie et de l’Industrie, Mohammed Saleh Al Sada et le secrétaire général de l’Opep, Mohammed Sanusi Barkindo, pour dissiper les différends et rapprocher les positions pour décider d’une initiative qui stabiliserait le marché, afin de redresser les prix du pétrole. «La réunion tripartite a été consacrée à l’analyse de la situation du marché pétrolier international et à la préparation de la réunion informelle de l’Opep prévue à Alger en vue de parvenir à des solutions consensuelles entre pays producteurs, qui permettraient de stabiliser le marché pétrolier à un niveau de prix acceptable», avait indiqué une source diplomatique dans le sillage de cette tournée. L’objectif est atteint. La République islamique d’Iran à qui on attribuait intentionnellement un rôle de trublion a apporté un démenti formel à toutes les rumeurs et les spéculations qui l’ont cataloguée comme telle.

L’Iran «soutient toute décision des pays producteurs pour stabiliser le marché pétrolier», a déclaré le 6 septembre son ministre du Pétrole Bijan Namdar Zanganeh qui a également indiqué que «le prix désiré par la plupart des membres de l’Opep se situait entre 50 et 60 dollars», après avoir rencontré le secrétaire général de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, Mohammed Barkindo. Après ces déclarations, plus rien ne s’oppose vraisemblablement à un gel de la production. Est-ce l’union sacrée? Trop tôt pour l’affirmer. Pas de voix discordante par contre, hormis celles d’experts rabat-joie plus enclins à défendre les intérêts des pays consommateurs et à applaudir lorsque le baril dégringole et à prédestiner le sommet d’Alger à un cuisant échec.

De l’action psychologique notoire. Morceaux choisis. «L’accord russo-saoudien qui a tant excité le marché lundi semble n’être rien de plus qu’une entente lâche (consistant à dire) que les prix du pétrole devraient vraiment se situer dans une fourchette de 50-60 dollars et si ce n’est pas le cas, alors la production devrait être restreinte», commentait David Hufton, analyste chez PVM. «Si la reprise du dialogue entre Moscou et Riyadh et le fait qu’ils aient signé une déclaration commune peuvent être considérés comme une avancée en termes politiques, ils n’apportent rien de nouveau sur le plan pétrolier, si ce n’est peut-être que les deux plus gros producteurs mondiaux de brut ont abaissé la barre du «juste» prix», ajoutait-il avec une pointe d’ironie. Tandis que d’autres spécialistes prévoient d’autres orages qui fissureraient l’unanimité affichée, de l’Opep et de la Russie, qui se profile autour d’une limitation de la production. «Outre le fait que l’Iran, tout en ayant signalé sa volonté de coopérer avec l’Arabie saoudite et la Russie pour stabiliser le marché pétrolier, ait demandé d’être exempté de toute limitation de sa production avant d’avoir retrouvé son niveau d’offre pré-sanctions, qu’elle évalue à 4 millions de barils par jour, le Nigeria et la Libye constituent également des obstacles de taille», prédisent les analystes du second groupe bancaire allemand Commerzbank. Le baril est resté sourd devant ces «complaintes». Hier vers 11h45, heure algérienne, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre se négociait à 47,80 dollars à Londres, enregistrant un gain de 54 cents par rapport à la clôture de mardi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en octobre gagnait 46 cents à 45,29 dollars. Le meilleur l’attend à Alger.

Boutarfa aujourd’hui à Moscou

Le ministre de l’Energie Noureddine Boutarfa est attendu aujourd’hui à Moscou où il doit s’entretenir avec son homologue russe Alexandre Novak sur la coopération bilatérale dans le domaine de l’énergie et sur la situation du marché pétrolier. La rencontre entre les deux ministres, prévue demain, portera sur les perspectives de coopération entre l’Algérie et la Russie dans le domaine de l’énergie, mais également sur les préparatifs de la réunion informelle de l’Opep prévue le 27 septembre à Alger. Les deux parties devraient procéder, selon des sources diplomatiques, à l’analyse la situation du marché pétrolier international et discuter des mesures à prendre en vue de parvenir à des solutions consensuelles entre pays producteurs, qui permettraient de stabiliser le marché pétrolier à un niveau de prix acceptable. Dans ce cadre, le ministre algérien avait effectué cette semaine une visite en Iran et au Qatar, durant laquelle il a également examiné avec ses homologues iranien et qatari les relations de coopération entre l’Algérie et ces deux pays dans le domaine de l’énergie.