Le ministre de l’énergie a assuré qu’aucun pays ne manquera à ce rendez-vous d’Alger.
Tout semble réglé comme du papier à musique pour que le XVe Forum mondial de l’énergie qui se tiendra du 26 au 28 septembre soit un succès. Tous les regards seront pourtant focalisés sur la rencontre informelle de l’Opep qui aura lieu en marge de cet événement et qui lui volera vraisemblablement la vedette. Rien n’empêche qu’elle se transforme en «sommet extraordinaire» a affirmé le ministre de l’Energie sur les ondes de la Chaîne III qui a saisi cette occasion pour dire ses «quatre vérités». Nourredine Bouterfa qui a assuré, hier, qu’aucun pays ne manquera à ce rendez-vous a affiché son optimisme quant à un accord tout en reconnaissant qu’un baril à 80 dollars relève du passé, affirmant que le marché a besoin d’une Opep du gaz.
Les exportations de gaz dont les prix sont indexés à ceux du pétrole représentent avec celles de l’or noir l’essentiel des revenus en devises du pays. Un parler vrai tout en restant «zen» malgré une situation économique incertaine. Un style qui lui colle à la peau. Il se déclare optimiste «jusqu’à la dernière minute» pour que les participants à cette réunion parviennent à un accord qui puisse contribuer à un rééquilibrage du marché afin de permettre aux prix du pétrole de se redresser.
L’Algérie en tant que pays hôte jouera son rôle de «facilitateur» a souligné l’invité de la Radio nationale. Il faut rappeler qu’après un périple qui l’a mené en Iran, au Qatar puis à Moscou où il s’est entretenu dans la matinée du 9 septembre avec le ministre russe de l’Energie, Alexandre Novak. Avant de s’envoler pour Paris où il a rencontré le ministre saoudien de l’Energie, de l’Industrie et des Ressources minières, Khalid Al-Falih et le secrétaire général de l’Opep, Mohammed Barkindo. Nourredine Bouterfa s’était dit «optimiste» quant au succès du rendez-vous d’Alger. «Nous sommes en relation avec les membres, le SG de l’Opep et cela fait partie de ce travail de mise en marche d’un consensus, et je suis optimiste», avait-il souligné. Il reste maintenant à s’attaquer à la cause principale de la dégringolade des cours de l’or noir qui est identifiée et connue.
Le marché souffre d’une surabondance de l’offre. Le ministre l’estime à 1 million de barils par jour. Comment l’éponger? Pas question que l’Opep supporte à elle seule le fardeau d’une réduction de la production fait observer le successeur de Salah Khebri. Qui doit agir alors? Les pays non membres et membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole qui prendront part au rendez-vous d’Alger semblent d’accord pour contribuer à un équilibre du marché pétrolier a affirmé le ministre qui a clairement souligné qu’un prix du baril à moins de 50 dollars mettrait en danger les équilibres financiers du pays.
D’où la nécessité et l’urgence pour l’Algérie de diversifier son économie et de procéder à la réforme de son système financier pour faciliter et développer l’investissement.
Comme il reste à parachever la réalisation des raffineries qui doivent permettre à l’Algérie d’atteindre l’autosuffisance en matière de consommation des carburants «d’ici 2020» a affirmé hier matin l’Invité de la rédaction de la Chaîne III. C’est moins tranché par contre en ce qui concerne le programme des énergies renouvelables évalué à quelque 8 milliards de dollars qui permettrait à l’Algérie d’économiser les richesses de son sous-sol. «Est-ce que nous disposons de ressources locales pour lancer un tel programme?», s’est interrogé l’ex-DG de la Sonelgaz. A-t-il une réponse?
«Elles ne sont pas disponibles. Donc si nous voulons les renouvelables il faut aller chercher les ressources extérieures», a déclaré Nourredine Bouterfa qui faisait allusion à l’endettement extérieur.
En ces temps de vaches maigres la priorité est semble-t-il donnée à des financements concernant les secteurs de l’éducation, de la santé ou de l’habitat…
Des choix qui confirment que le baril fait tanguer l’Algérie.