Le président américain Barack Obama ne désespère pas d’obtenir du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, des concessions de dernière minute, à New York, qui lui permettraient de montrer que les efforts engagés depuis le premier jour de sa présidence pour relancer le processus de paix israélo-palestinien ne sont pas totalement vains.
Vingt-quatre heures après l’annonce de l’échec de la dernière navette du négociateur américain George Mitchell, qui tente depuis plusieurs mois d’obtenir un gel des colonies israéliennes dans les territoires occupés, la Maison Blanche a fait savoir que la rencontre prévue entre M. Obama, M. Nétanyahou et Mahmoud Abbas, le président palestinien, aurait bien lieu mardi 22 septembre en marge de l’Assemblée générale des Nations unies.
Le sommet sera précédé d’un entretien particulier de M. Obama avec chacun des protagonistes.
Il devrait avoir lieu en fin de matinée à l’hôtel Waldorf Astoria, où réside la délégation américaine.
Implicitement, la Maison Blanche a reconnu qu’elle avait dû réviser ses objectifs à la baisse. Là où le président souhaitait pouvoir annoncer une reprise des négociations de paix, le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, a indiqué qu’il s’agit maintenant de « préparer le terrain » pour les consultations et de « créer un contexte favorable » pour leur succès.
En privé, les responsables américains ont prévenu qu’il ne fallait pas s’attendre à une « percée » autre que « symbolique ». Mais, comme l’a souligné M. Mitchell, M. Obama entend montrer une nouvelle fois son « engagement profond » en faveur d’une « paix globale » au Proche-Orient.
Les efforts de M. Mitchell achoppent sur le refus de M. Nétanyahou d’arrêter la colonisation en Cisjordanie, alors que la partie palestinienne refuse de reprendre le processus de paix tant que les constructions continuent, et que l’Arabie saoudite est réticente sur la méthode choisie par les Américains.
A Washington, nombre de spécialistes se demandent également si M. Obama n’a pas fait fausse route en se concentrant sur cette question.
« En demandant un gel, M. Obama essaie d’obtenir d’Israël d’arrêter une entreprise que ses principaux partis politiques soutiennent depuis quarante ans », écrit dans le Washington Post le professeur Stephen Walt, coauteur d’un livre sur le lobby israélien et la politique étrangère américaine, qui a fait scandale en 2006.
De source diplomatique européenne à Washington, on croit savoir que M. Nétanyahou avait accepté un gel de six mois renouvelable, mais que les Américains souhaitaient un délai plus crédible, de neuf mois à un an.
Ils voulaient aussi pouvoir annoncer un calendrier de reprise du processus de paix. « Il y a probablement beaucoup de pressions. Si rien n’en sort, ce sera un revers pour Obama », dit-on de même source.
Le premier ministre israélien a de son côté l’intention de poser la question de l’Iran, comme il l’avait fait lors de sa visite à Washington en mai. Les organisations juives américaines, qui font campagne sur ce sujet, ont annoncé des manifestations contre la participation du président iranien Mahmoud Ahmadinejad à l’Assemblée de l’ONU, dont une marche jeudi 24 septembre. En 2008, la mobilisation avait eu un écho limité.
Cette année, le mot d’ordre porte moins sur le nucléaire que sur la démocratie et la répression qui a suivi l’élection présidentielle de juin.
Les associations se flattent d’avoir été rejointes par une cinquantaine d’organisations non juives, syndicats comme l’AFL-CIO, ou de défense des droits civiques comme la National Association for the Advancement of Colored People.
On croisait déjà, dimanche, des petits groupes dans les rues de New York, porteurs de pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Démocratie pour l’Iran ».