Les personnes atteintes de maladies cardiaques ont de quoi être très inquiètes. Le manque cruel de Sintrom ces derniers temps risque de leur poser d’énormes difficultés pour ne pas dire les mettre en danger de mort.
En effet, depuis quelques jours, seuls les clients habituels d’officines données ont la possibilité d’obtenir, à titre de «dépannage», une ou deux boites, selon l’importance de leur pathologie et bien entendu du dosage prescrit par leur médecin. Or, une ou deux boîtes ne sont pas suffisantes pour un malade cardiaque, particulièrement s’il est déjà passé par l’intervention chirurgicale donc, très souvent, porteur d’une voire de deux prothèses.
Il y a lieu de rappeler que le Sintrom est prescrit selon les informations scientifiques le concernant pour «la prévention des complications thromboemboliques en rapport avec certains troubles du rythme auriculaire (fibrillations, flutter, tachycardie atriale) comme il l’est pour les complications thromboemboliques des infarctus du myocarde compliqués ainsi que pour le traitement des thromboses veineuses profondes et de l’embolie pulmonaire et la prévention de leur récidive».
Des médecins avec lesquels nous avons pris contact nous ont confirmé «une rupture du médicament que vous évoquez et nous sommes parfois obligés d’établir une prescription dans laquelle nous multiplions le nombre de boîtes rien que pour permettre aux malades de pouvoir disposer d’une sorte de stock de prévention jusqu’à ce que cette crise passe».
Ce qui est confirmé par les pharmaciens : «Nous avons remarqué des prescriptions anormales sur le plan de la quantité de nos clients d’autant plus que ces derniers sont pratiquement ‘‘fichés’’ informatiquement. Toutefois, nous nous évertuons à donner le maximum, quoiqu’en réalité c’est le minimum si cela devait se faire en situation normale, parce que ledit médicament est essentiel compte tenu des risques encourus au cas où un patient n’en prend pas.»
Le risque ? Il est effectif et les médecins évoqués précédemment sont catégoriques : «Le pays a été confronté à une situation quasi-analogue au début de l’année 2000 et nous pouvons vous certifier qu’il y a de nombreux décès dont nous n’avons eu connaissance que postérieurement parce que les malades auxquels nous le prescrivions étaient originaires d’autres wilayas ou habitaient villages et hameaux isolés.»
A. L.