Son parti estime les conditions « réunies » pour la tenue de la présidentielle : Benflis affiche ses intentions

Son parti estime les conditions « réunies » pour la tenue de la présidentielle : Benflis affiche ses intentions

Malgré les incertitudes qui planent sur le scrutin présidentiel, convoqué pour le
12 décembre prochain, tout porte à croire que l’ancien chef de gouvernement Ali Benflis se prépare déjà pour la course.

Le président de Talaie El Hourriyet a même donné cette impression, dans la journée de dimanche, avant que le chef de l’Etat Abdelkader Bensalah n’annonce, dans la soirée, la convocation du corps électoral. Le Bureau politique de son parti a, en effet, estimé que «les conditions institutionnelles et légales pour la tenue d’un scrutin présidentiel transparent, régulier et impartial, sont globalement réalisées». A partir de ce constat, il ne reste au président de Talaie El Hourriyet que l’annonce officielle. Une annonce qui interviendra, sauf changement de dernière minute, le 26 septembre prochain à l’occasion de la tenue du Comité central, déjà convoqué.
Candidat malheureux à la présidentielle, à deux reprises en 2004 et 2014, Ali Benflis, 75 ans, ne désespère pas d’accéder au Palais d’El Mouradia.
Cette fois, et au moment où le peuple continue de crier son refus des élections dans le contexte actuel, le président de Talaie El Hourriyet, qui a pris part au dialogue mené par le Panel, en recevant Karim Younès, avance plusieurs arguments pour justifier sa participation presque tranchée. D’abord cette « conviction», réaffirmée par le BP du parti, que « l’élection présidentielle est la voie de sortie de crise la plus réaliste, la moins longue, la moins risquée et la moins coûteuse pour le pays ». Ensuite, le parti admet que la création de l’Autorité indépendante des élections et l’amendement du régime électoral « constituent une avancée notable dans la pratique électorale nationale ». « S’il est vrai qu’il existe encore des insuffisances dans le dispositif électoral, le régime électoral largement remanié peut encadrer l’élection présidentielle qui présente des garanties acceptables de liberté, de transparence et de crédibilité, l’éradication totale du phénomène de la tricherie électorale », a expliqué Talaie El Hourriyet.
Malgré quelques réserves formulées concernant les deux textes votés par le Parlement, le parti de Benflis estime que « la refonte du régime électoral adopté a globalement atteint les buts qui lui étaient assignés ». Il ne reste désormais qu’à réunir « les conditions politiques et la création d’un environnement apaisé », suggère-t-il.
Et cela se résume en « le départ de l’exécutif actuel, rejeté par le peuple, et son remplacement par un gouvernement de compétences nationales crédibles et respectées », en plus de « la mise en œuvre de l’ensemble des autres mesures mises en exergue dans le rapport final du Panel ». Sur ce, Ali Benflis ne se positionne pas franchement et ne réclame pas, comme il le faisait il y a quelques semaines, la libération des détenus d’opinion et porteurs de l’emblème amazigh. Il se limite à plaider pour « le respect des libertés collectives et individuelles, notamment la liberté de réunion, d’expression et de rassemblements pacifiques » qui sont de nature, dit-il, « à contribuer à la création d’un environnement apaisé ».
Dans son argumentaire, le BP soutient même l’émergence d’un « nouveau gage » produit du mouvement populaire, qui réduit considérablement la marge de la fraude, à savoir, « la vigilance populaire durant le déroulement du scrutin ». Tous ces justificatifs nous mènent donc à dire que la participation de Ali Benflis à la présidentielle du 12 décembre n’est qu’une simple formalité à confirmer lors de la 7e session ordinaire du Comité central de Talaie El Hourriyet. D’ici là, Benflis fera du départ du gouvernement de Noureddine Bedoui son cheval de bataille. Ce qui n’est, d’ailleurs, pas exclu puisque le bruit court depuis quelques jours sur une fin de mission pour l’Exécutif, ultime concession du pouvoir au Hirak et à la classe politique, avant d’aller vers la présidentielle. Cependant, une seule interrogation restera posée jusqu’au jour J : Et si le peuple, qui a fait avorter la présidentielle du 18 avril, puis celle du 4 juillet, mettrait en échec le scrutin du 12 décembre ?n