ALGER- Le groupe national des hydrocarbures, Sonatrach, souhaite la création d’une base de données comptant l’ensemble des entreprises nationales, publics et privées, souhaitant sous-traiter pour la compagnie, a annoncé lundi à Alger son P-dg, Abdelmoumen Ould Kaddour.
Cette base de donnée se formera au fur et à mesure que les entrepreneurs nationaux prennent attache avec la compagnie pétro-gazière, à travers une adresse-mail leur étant mise à disposition, a expliqué M. Ould Kaddour lors d’une conférence de presse tenu en marge des Journées d’‘information de Sonatrach sur « les opportunités d’investissement pour les entreprises algériennes ».
En effet, lors de la deuxième journée de cette rencontre une adresse mail : integrationnationale@sonatrach.dz , a été présentée aux participants. Elle a été mise en place spécialement pour recueillir les questions, doléances et besoins des opérateurs économiques, et ce, en vu de renforcer l’interaction entre eux et le groupe pétro-gazier, au service du renforcement de l’intégration dans l’industrie pétrolière.
Cette liaison permettra également à Sonatrach de conseiller, orienter et expliquer ses besoins à ces opérateurs pour les amener à perfectionner leurs offres de bien et/ou de services.
Suite à la constitution de cette base de données, une pré-qualification d’entreprises nationales aptes à fournir les équipements et les services nécessaires aux activités de la compagnie sera réalisée.
=== Pré-qualification des entreprises nationales aptes à sous-traiter pour Sonatrach ===
« Nous allons pré-qualifier toutes les entreprises qui souhaitent l’être et nous les évaluerons techniquement, qualitativement et sur le plan organisationnel. Si elles sont inscrites dans notre de liste de sous-traitants, automatiquement, elles serons prises en considération pour la fournitures des besoins » de Sonatrach, a-t-il expliqué.
Les procédures de passation des marchés publics comportent des contraintes pour les opérateurs nationaux qui souhaitent percer et contracter des marchés avec Sonatrach, a également estimé le P-dg.
Selon lui, il est nécessaire de donner l’opportunité aux nouvelles entreprises de contracter des marchés en leurs donnant l’occasion de faire leurs preuves, notamment, en essayant leurs produits au niveau des différentes installations de la compagnie.
« Si le produit est bon », M. Ould Kaddour a indiqué qu’alors la compagnie pourra directement acheter le produits chez ce fournisseur sur la base d’un marché de gré-à-gré, dans le cas où il dispose de l’exclusivité de la fourniture du lot en question.
« La rigidité administrative que nous avons a fait que les accès à ce potentiel ne se fait pas », a souligné M. Ould Kaddour.
Pour rappel, une nouvelle procédure de passation des marchés devant permettre au groupe Sonatrach d’intégrer pleinement la promotion du contenu local dans ses projets, sera incessamment opérationnelle, avait-on indiqué plutôt dans la journée.
Par ailleurs, dans le cadre de cette rencontre et lors d’une table ronde portant pout problématique « comment doit-on à la fois contribuer à promouvoir les capacités d’intervention locales et veiller aux impératifs d’efficacité et de performance des entreprises algériennes dans la construction d’infrastructures, d’ouvrage, de canalisation entre autres », les panelistes ont mis en évidence la priorité donnée par Sonatrach à la livraison, dans les délais, de ses commandes en termes d’équipements ou de réalisation d’installation.
Cette priorité impose, parfois, vus ses enjeux pour la compagnie et pour l’économie du pays en sa globalité, le choix de fournisseurs étrangers au détriment des opérateurs nationaux que pourtant Sonatrach vise à encourager et avoir pour partenaires.
C’est dans ce sens, que les panelistes ont appelé les entrepreneurs présents parmi l’assistance à fournir plus d’efforts dans le sens du développement de leurs offres et leur efficacité.
Ainsi, le Directeur de l’activité production-exploration au niveau de Sonatrach, Rachid Hachichi a mis en exergue l’importance de la disponibilité de sous-traitants nationaux dans le domaine de l’amont pétrolier appelant les entrepreneurs à présenter, dans le cadre de la procédures des marchés publics, de « bonnes » offres techniques.
Par ailleurs, lors de cette même table ronde, les entrepreneurs ont relevé le retard qu’accuse Sonatrach dans le paiement de ses factures, un retard dû, selon les panelistes à la masse de factures à régler par le service en charge de la tache au sein de la compagnie, la compagnie travaillant « avec le monde entier ».
Concernant la quatrième table ronde portant pour thème « comment envisager l’émergence d’une sous-traitance industrielle, fondée sur une intégration intersectorielle et contribuant à l’activité économique du secteur des hydrocarbures », les panelistes ont indiqué que c’est dans les activités de la maintenance et des pièces de rechanges, requises par les installations de Sonatrach, que les opérateurs algériens sont les moins nombreux.
Par contre, pour le volet pipeline et installations de pipes, les opérateurs nationaux assurent 100% des besoins de Sonatrach, ont assuré les panelistes.
A l’issue de la journée, la restitution des conclusions des différentes tables rondes tenues mardi a été présentée à l’assistance.
Ces conclusions comportent la nécessité de « changer les comportements et renforcer la communication avec les entreprises ».
Il est également ressorti de cette restitution, la nécessité de l’instauration de l’organisation en mode groupement d’entreprises et montage de sociétés-mixtes, ainsi que la nécessité de l’aboutissement des projets de développement par métiers ou par segments.
De même, il s’est avéré nécessaire, à l’issus des travaux de cette rencontre, que les entreprises nationales mènent des actions afin de prendre en charge la construction des équipements et des installations complexes à travers le mode groupement de société ou de partenariats.
Il s’est également avéré nécessaire que les fournisseurs nationaux livrent dans les délais leurs commandes à Sonatrach et que cette dernière ne tarde pas dans le règlement de ses factures pour ne pas « étouffer financièrement » les opérateurs nationaux, et ce, entre autres recommandations.