En marge d’une séance plénière de l’Assemblée Populaire Nationale réservée aux questions orales des députés, jeudi dernier, le ministre de l’Energie et des Mines Chakib Khellil , pour la première fois, révélé ce qu’a rapporté un placement financier de la Sonatrach.
En même temps, il a fait part d’un retard dans la réalisa-tion du projet de gazoduc sous-marin Medgaz. Un gain financier global de 600 millions de dollars a été généré depuis 2005 par un placement de l’ordre d’un milliard de dollars effectué par Sonatrach dans le fonds d’investissements américain Russel, a révélé Chakib Khelil. Le ministre a précisé que «le capital placé a été restitué» et a-t-il ajouté «on a fait un gain de 600 millions de dollars sur cet investissement».
Donnant quelques détails sur la gestion financière des avoirs de la compagnie nationale, Chakib Khellil a indiqué que «c’est une opération, d’abord, qui nous a fait diversifier le risque parce que les actions que détenaient Sonatrach auparavant étaient des actions sur Anadarco et Duka Energy… Ce qui a été décidé en 2005, c’est de diversifier le portefeuille et faire un placement dans diverses sociétés pour éviter les retombées de la chute des actions de ces firmes. C’est ce que font toutes les compagnies internationales».
BONNES ET MOINS BONNE NOUVELLE
Le ministre a également précisé que ‘’l’Etat a décidé que tous ces fonds doivent être rapatriés et ils ont été rapatriés… Il a également fait savoir que Sonatrach «a rapatrié des dividendes de 440 millions de dollars qui ont été gagnés dans les opérations de ses filiales à l’extérieur».
Autrement dit, au total, il ressort que la compagnie nationale a eu 1,04 milliard de dollars de revenus entre ses placements financiers et les opérations effectués sur ces cinq dernières années. C’est la première fois, depuis qu’il préside aux destinées du secteur de l’Energie, que Chakib Khellil communique sur ces aspects financiers. En transmettant ces bonnes nouvelles, et en mentionnant une gestion qui remonte à 2005, il fait comprendre que sa politique a été bénéfique pour le secteur contrairement à ce que véhiculent ses contradicteurs. Chakib Khellil a, par ailleurs, avancé que les exportations des hydrocarbures devraient atteindre entre 53 et 60 milliards de dollars en 2010.
Il y a ces bonnes nouvelles pour une autre relativement moins bonne : celle du retard pris par la mise en service du gazoduc algéro-espagnol «Medgaz». Son entrée en service est dorénavant reportée ‘’vers le mois de septembre», a annoncé le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khellil en marge de son passage à l’Assemblée Populaire Nationale. Le retard est officiellement d’ordre technique.
Selon lui, le projet a été rallongé de trois mois par les travaux d’installation des stations de compression et l’interconnexion avec le système espagnol. D’un coût total estimé à 900 millions d’euros, ce gazoduc a une capacité initiale de 8 milliards de m3/an, extensible par la suite à 16 milliards de m3/an. Le Medgaz reliera Béni Saf (sur la côte algérienne) à Almeria (sur la côte espagnole). Il sera alimenté depuis le centre national de dispatching gaz de Hassi R’mel.
Ce gazoduc est une canalisation d’un diamètre de 24 pouces de transport de gaz naturel qui traversera la mer Méditerranée et reliera l’Algérie à l’Europe via l’Espagne. Il est d’une longueur de 1.050 km dont 550 km sur le territoire algérien et d’une profondeur de plus de 2.000 mètres. Aucun des actionnaires de Medgaz, français et espagnols, ne s’est plaint de ce retard de réalisation. En fait, il arrangerait toutes les parties. Les actionnaires espagnols et français qui, en ce moment, ne sont pas grands consommateurs de gaz et les Algériens qui ne seraient pas en mesure, conjoncturellement, de fournir de très grandes quantités, estiment des experts. Rendez-vous est pris «vers le mois de septembre», nouvelle échéance annoncée pour la mise en service de Medgaz.
Elle était initialement prévue pour juillet 2009. D’autre part, lors de la séance parlementaire de jeudi dernier, le ministre de l’Energie et des Mines a démenti «l’allégation» d’un député selon laquelle «des compagnies pétrolières étrangères importent des matières premières et des travailleurs de l’étranger». Chakib Khellil a souligné que la loi «oblige ces compagnies à exploiter les ressources et la maind’œuvre locales».
Oualid Ammar