Les compagnies d’assurances des personnes (AP) ont déposé hier les offres financières dans l’espoir de décrocher un contrat avec la compagnie nationale d’hydrocarbures.
Le contrat, d’une prime payée par Sonatrach s’élevant à un milliard de dinars, est détenu actuellement par CAARAM, filiale de la CAAR. Les concurrents publics comme la CAAT et la CASH (compagnie d’assurance des hydrocarbures) ont déposé des offres en espérant obtenir le contrat qui ne manquera de gonfler leur chiffre d’affaires et faire de l’une d’entre elles le premier assureur AP.
C’était déjà le cas avec CAARAMA qui a décroché le contrat en 2014 bien qu’il ait déjà été dans l’escarcelle de la société mère, la CAAR, avant même la séparation des assurances dommages et AP depuis 2011. Sonatrach constitue les deux tiers du chiffre d’affaires de Caarama s’élevant à 1,5 milliard de dinars. Malgré cela, elle est dépassée par la filiale de la CAAT, TALA; à deux milliards DA après avoir obtenu un contrat avec le ministère de l’Intérieur.
Le contrat avec Sonatrach permet de présenter un bon bilan de fin d’année pour les actionnaires, qu’ils soient publics ou privés. Cependant, il faut savoir que, curieusement, le contrat n’est pas si rentable. En effet, la compagnie détentrice du contrat débourse énormément en indemnisations, notamment en capital décès à cause de la disparition de nombreux retraités de Sonatrach que couvre également le contrat pendant les trois années de validité.
Les indemnités peuvent même dépasser la prime décrochée. 6 millions de dinars sont octroyés aux bénéficiaires du contrat qui sont les membres de la famille.
S’il y a 100 décès par an, la facture est vite gonflée. De plus, il y a d’autres évènements pris en charge comme les remboursements divers. Plus le risque est grand pour les compagnies, plus elles pourraient perdre le contrat et voir leur chiffre d’affaires chuter brutalement.
Dans tous les cas, il faut attendre le 19 de ce mois pour que Sonatrach procède à l’ouverture des plis financiers et déclarer le vainqueur qui obtiendra le contrat. Les offres techniques ont déjà été ouvertes le 4 décembre dernier. En revanche, les compagnies sont tentées par une sous-facturation en proposant des offres financières très basses pour évincer les concurrents.
A ce niveau, le ministre des Finances peut intervenir pour réprimer cette pratique car les compagnies ne peuvent pas proposer leurs services à perte. Néanmoins, les compagnies déclarent que de nouvelles perspectives des assurances sont nombreuses en matière d’assurance prévoyance collective (groupe) ou autres comme l’assurance voyages.
Pour le groupe, les compagnies ont de plus en plus de demandes pour un capital décès supérieur à 1 000 000 DA. Dans les AP, il y a aussi l’assurance scolaire pour les élèves. Ces assurances qui concernent la santé, avec leur caractère complémentaire, permettant de réduire au maximum le restant à charge pour le remboursement basé non sur le barème CNAS mais sur les frais réels engagés.
Un remboursement en santé complémentaire intervient plus rapidement, c’est-à-dire avant celui de la CNAS. Une plus grande liste d’événements donnant lieu à l’indemnité forfaitaire avec des niveaux de garantie de plus en plus élevés et une garantie assistance en cas de maladie ou d’accident est donc possible.
La branche assurance accidents prévoit des couvertures différenciées selon les besoins des assurés. L’assurance emprunteur, l’assurance accidents des chauffeurs professionnels, assurance accidents des personnels occasionnels (notamment pour le secteur du bâtiment et des travaux publics) et assurance accidents des établissements scolaires sont pour leur part appelées à se développer davantage au vu de la démographie car la population algérienne évolue positivement avec 40 millions d’habitants et un million de naissances par an.