L’ONU a annoncé, hier, l’ouverture d’une enquête sur des exactions commises contre des civils, y compris des travailleurs humanitaires, par des soldats sud-soudanais à Juba en juillet et sur l’incapacité des Casques bleus à les empêcher. Dans un communiqué, le secrétaire général onusien, Ban Ki-moon, se dit « préoccupé par des allégations selon lesquelles la Minuss (Mission de l’ONU au Soudan du Sud) n’a pas réagi de manière appropriée pour prévenir ces graves actes de violence sexuelle commis à Juba ». M. Ban cite une attaque survenue le 11 juillet au cours de laquelle « une personne a été tuée et plusieurs civiles violées et battus par des hommes en uniforme ». « Une enquête spéciale indépendante sera chargée de déterminer les circonstances de ces incidents et d’évaluer la réaction de la Mission », indique-t-il, se déclarant de nouveau « scandalisé par les actes de violence commis par les SPLA (forces gouvernementales) et des forces de l’opposition à Juba du 8 au 11 juillet ». Il exhorte également le gouvernement sud-soudanais à enquêter et à poursuivre en justice les responsables. De violents affrontements ont opposé plusieurs jours à Juba les soldats gouvernementaux aux partisans de l’ancien chef rebelle Riek Machar. L’ambassadrice américaine à l’ONU, Samantha Power, a dénoncé hier dans un communiqué des « attaques et viols de civils, y compris des travailleurs humanitaires et des journalistes, par des soldats sud-soudanais dans la résidence Terrain à Juba ». Les Casques bleus, ajoute-t-elle, « étaient apparemment dans l’incapacité de répondre aux appels à l’aide ou réticents à le faire ». Les soldats de la Minuss ont été très critiqués après cette récente flambée de violence pour n’avoir pas protégé les civils. Quelque 13.500 Casques bleus forment le contingent de la Minuss.
Le Conseil de sécurité a autorisé vendredi dernier le déploiement de 4.000 soldats onusiens supplémentaires pour assurer la sécurité à Juba et dissuader les attaques contre les bases de l’ONU. Près de 200.000 civils déplacés par la guerre civile qui ravage le Soudan du Sud depuis deux ans et demi ont trouvé refuge dans six camps onusiens dans tout le pays.