Soupçonnées de transfert illicite de capitaux : Deux sociétés mixtes dans le collimateur de la justice

Soupçonnées de transfert illicite de capitaux : Deux sociétés mixtes dans le collimateur de la justice

Le tribunal criminel de première instance près la cour d’Oran a examiné, hier, une affaire dans laquelle 12 personnes et deux sociétés algéro-turques sont accusées d’association de malfaiteurs et d’infraction à la législation et à la réglementation des changes et des mouvements de capitaux de et vers l’étranger dans une affaire portant sur le transfert à l’étranger de 7 500 000 euros.

Seulement sept accusés étaient présents — dont quatre détenus — alors que les autres sont en fuite. Parmi eux, trois ressortissants turcs qui ont réussi à quitter le territoire algérien avant que les services de sécurité ne puissent les interroger sur des mouvements de capitaux suspects.
L’arrêt de renvoi indiquait que les accusés avaient utilisé deux sociétés algéro-turques, Maturky et Plialux, pour importer diverses marchandises de qualité médiocre surfacturées, et ce, grâce à des crédits bancaires. L’enquête déclenchée par la brigade économique et financière de la sûreté de wilaya d’Oran en 2015, après une alerte d’Arab Gulf Bank (AGB), a permis de déterminer que les mis en cause avaient procédé à 16 opérations sur 42 programmées, leur permettant de transférer à l’étranger 7 500 000 euros.

L’examen des marchandises importées par conteneurs (comme des citernes d’eau), pour être ensuite abandonnées dans les ports (12 ont été oubliées au port sec de Rouiba), a convaincu les enquêteurs de leur qualité médiocre, leur valeur marchande ne pouvant correspondre aux montants portés sur les factures. Les enquêteurs entendront sept suspects, notamment des hommes d’affaires et des prête-noms, mais ne parviennent pas à retrouver les ressortissants turcs, chefs présumés de ce que les enquêteurs considéreront comme une bande de malfaiteurs. Lors du procès, tous les suspects ont rejeté les accusations affirmant leur bonne foi : ils ont travaillé avec les Turcs, sans jamais soupçonner qu’ils violaient la loi.

Dans son réquisitoire, la représentante du ministère public requerra des peines allant de trois à six ans de prison ferme, alors que les avocats de la défense plaideront tous l’acquittement de leurs clients.Pour eux, les Turcs et les pouvoirs publics qui accordent aux étrangers des facilités qu’ils refusent aux Algériens, sont les véritables responsables du préjudice subi par le Trésor public dans cette affaire. Le verdict devait être rendu en fin de journée.

S. Ould Ali