Malgré les protections instituées, le manque de respect des normes ne fait qu’accentuer la cadence des accidents de travail qui menacent toujours la vie et la santé des travailleurs.
Hier encore, un homme a été enseveli dans un chantier de construction des logements à Réghaïa, à l’est d’Alger, lorsqu’il était en train d’effectuer des travaux d’assainissement de quoi justifier amplement une enquête de l’inspection du travail et même des services de sécurité. Pour bien se rendre compte de la fragilité des chantiers qui constituent un danger de mort ou une menace pour les travailleurs, il faut aussi rappeler que trois personnes ont été blessées lundi dernier dans l’effondrement d’une bâtisse dans un chantier de construction de la nouvelle cité universitaire à El-Djorf à Bab Ezzouar.
Ainsi, il est clair que la santé et la sécurité au travail nécessitent de nouvelles normes. D’ailleurs, dans le monde, chaque jour, plus de 6300 personnes perdent la vie des suites d’un accident du travail ou d’une maladie professionnelle – soit plus de 2,3 millions de décès par an. En Algérie, 80 personnes se tuent littéralement chaque année au travail alors même que le pays suit les recommandations internationales dans le domaine de la santé ce qui veut dire que chaque changement au niveau mondial va influer sur les travailleurs locaux.
Compte tenu des pertes liées aux retraites anticipées, à l’absentéisme et à la hausse des primes d’assurance qui en découlent, les maladies ou accidents liés au travail représentent un fardeau important pour les employeurs comme pour l’économie au sens large.
L’ISO élabore une nouvelle norme – ISO 45001 – relative aux systèmes de management de la santé et de la sécurité au travail dans le but d’alléger cette contrainte pour les organisations, en établissant un cadre de référence pour l’amélioration de la sécurité des travailleurs, la réduction des risques sur le lieu de travail et la création de conditions de travail meilleures et plus sûres dans le monde entier.
L’Algérie adhère à l’Organisation internationale du travail et aux conventions de l’OIT et les transpose dans le droit national.
La sécurité sociale des salariés fait bénéficier de l’assurance accidents de travail et maladies professionnelles le travailleur salarié et le travailleur assimilé à un salarié (tels les travailleurs à domicile, les personnes employées par des particuliers, les artistes comédiens et figurants, les marins pêcheurs à la part embarqués avec le patron pêcheur, les patrons pêcheurs à la part et embarqués).
Il y a aussi les élèves des établissements d’enseignement technique et des établissements de formation professionnelle, les apprentis, les étudiants, les personnes en stages de rééducation professionnelle et de réadaptation professionnelle, les personnes participant bénévolement au fonctionnement d’organismes de sécurité sociale et même les détenus exécutant un travail pendant la durée pénale et les personnes participant à des activités sportives organisées par l’employeur ou à un acte de dévouement (intérêt public ou sauvetage d’une personne en danger, même si la personne n’a pas la qualité d’assuré social). Malgré ces protections, les accidents menacent toujours.