Dans le cadre de la lutte contre la spéculation sur les produits agricoles, le ministre du Commerce Kame Rezig a décidé de sévir au niveau des entrepôts de stockage. Les agriculteurs considèrent cette mesure de « harcèlement ».
Vers la fin de la semaine écoulée, Kamel Rezig a annoncé qu’à compter du 1er décembre prochain, tout entrepôt ou chambre froide réservés aux produits alimentaires, aux fruits et légumes ou à d’autres produits non déclarés seront considérés comme « lieux de monopole et de spéculation ».
Cette mesure intervient en vertu de la nouvelle loi criminalisant la spéculation, en cours d’élaboration, en coordination avec les ministères de la Justice et du Commerce. L’agriculteur est donc tenu de déposer une nouvelle déclaration à chaque changement.
En réaction à cette décision, les agriculteurs, par le biais de l’Union nationale des paysans algériens (Unpa) et de la chambre nationale d’agriculture, dénoncent « des tentatives de harcèlement, sous prétexte de lutter contre la spéculation ».
Dans un communiqué signé conjointement, ces deux organismes indiquent, en effet, que « les vrais professionnels font face à des tentatives de harcèlement, sous prétexte de lutter contre la spéculation ».
Les agriculteurs doivent être « impliqués dans la lutte contre la spéculation »
Selon eux, les agriculteurs subissent des pressions « lors de leur activité dans les champs ou au moment de l’utilisation des structures de stockage agréées ou conventionnées avec les organismes du ministère de l’Agriculture ».
L’Unpa précise, en outre, dans son communiqué qu’il s’agit d’une « menace pour les petits agriculteurs » qui garantissent pourtant « plus de 70% de la production agricole nationale ».
Se disant également victimes de la spéculation, l’Union nationale des paysans algériens se dit consciente « des défis actuels, consistants à mettre fin au diktat de la spéculation ». Or, l’Union refuse que cela se fasse à leur détriment en salissant l’image de la profession auprès de l’opinion publique.
D’ailleurs, ils proposent à ce qu’ils soient impliqués dans la lutte contre la spéculation en prenant en considération leurs « propositions réalistes qui doivent permettre d’isoler les spéculateurs ».