Spéculation sur les produits de large consommation: Chambres froides, la source du mal

Spéculation sur les produits de large consommation: Chambres froides, la source du mal

Le ministre du Commerce, Bakhti Belaïb accuse. La pression sur le marché dont les prix demeurent toujours élevés est « l’oeuvre » des propriétaires des chambres froides, accusés de  » spéculateurs « , qui procèdent au stockage des produits agricoles de large consommation.

M.Belaïb qui répondait à une question orale à l’Assemblée populaire nationale (APN) sur les fluctuations des prix des fruits et légumes et les mesures prises pour contrer la spéculation, a précisé que certains « propriétaires de chambres froides procèdent au stockage pour alimenter la spéculation ».

« La spéculation sur le marché se fait au niveau de ces structures. Nous avons constaté qu’il y avait beaucoup de produits qui sont stockés pour faire pression sur le marché et maintenir les prix élevés », a-t-il encore accusé.

Pour rappel, la pomme de terre a été cédée en octobre/novembre 2014 à 120 DA/kg contre une moyenne habituelle de moins de 50DA/kg, avant qu’une enquête du ministère ne révèle que les chambres froides avaient retardé la mise du produit sur le marché durant cette période pour faire grimper les prix. Le contrôle des chambres froides est désormais « un impératif », a poursuivi le ministre rappelant les mesures d’ »urgence » prises par le ministère du Commerce à partir de novembre 2014 pour lutter contre la spéculation et réguler le marché.

Il a cité, à titre d’exemple, l’installation de cellules de veille au niveau central, régional et de wilaya qui seront chargées du suivi quotidien du développement du marché et de l’intensification du contrôle des chambres froides et des marchés de gros et de détails des fruits et légumes. Plus de 2.260 chambres froides ont été inspectées dans le cadre de cette opération en vue de contrôler le stockage des produits agricoles notamment la pomme de terre.

Quelque 9.400 interventions ont été enregistrées au niveau des marchés de gros qui ont permis de relever 300 infractions. 38.000 interventions ont été effectuées au niveau des marchés de détails qui ont permis d’établir plus de 1.400 infractions. Pour le ministre, ces mesures ont contribué à « stabiliser plus ou moins les prix des fruits et légumes cette année par rapport aux années écoulées ».

Toujours dans la cadre de la lutte contre la spéculation, M. Belaïb a rappelé la mise en place de structures commerciales appropriées à l’instar de 8 marchés de gros de fruits et légumes à Aïn Defla, Mascara, Sétif, Mila, Guelma, Djelfa, et Ouargla à même de créer entre 20.000 et 24.000 emplois permanents.

Les marchés de Sétif et Aïn Defla devraient être réceptionnés durant les prochains mois, a fait savoir le ministre. En dépit de ces mesures, les prix des produits de large consommation demeurent élevés. Même les produits subventionnés ont connu des hausses injustifiées. L’autre « spéculation » sur les retombées de la loi de finance 2016 adoptée à l’APN, lundi, est un autre motif d’inquiétude. Les quelques augmentations de prix annoncées, ne feront qu’exacerber le marché qui n’obéit, fautil le dire à aucune loi.

S.A.M