Spiritualité et solidarité au cœur de la célébration du Mawlid Ennaboui dans les zaouïas de Constantine

Spiritualité et solidarité au cœur de la célébration du Mawlid Ennaboui dans les zaouïas de Constantine

CONSTANTINE – La célébration du Mawlid Ennaboui se distingue à Constantine par les rituels immuables à haute dimension spirituelle et caractère solidaire, qui se tiennent dans les zaouïas de la ville, avec au programme des cercles de récitation du Saint Coran, de Dhikr (évocation), de lecture de la Sira (vie du prophète QSSL) et l’offrande de nourriture aux pauvres.

Salah Daoud, wakil (chargé de gestion) de la zaouïa Rahmania, a expliqué que l’anniversaire de la naissance du Prophète (QSSL) est saisi chaque année par la zaouïa « pour réaffirmer son attachement à la religion islamique et ses hautes valeurs ».

La zaouïa organise au profit des familles constantinoises un diner communautaire autour duquel se rencontrent riches et pauvres sans distinction.

« L’affluence des familles vers la zaouïa est grande. Chacune d’elle apporte sa contribution à ce diner collectif. Le surplus, du repas est distribué aux nécessiteux », a ajouté le wakil, indiquant que cette réunion est aussi l’opportunité de rencontre et de retrouvaille.

La zaouïa consacre l’occasion du Mawlid au Dhikr, la récitation du Saint Coran, le chant de poème panégyrique du prophète dont la célèbre « Burda » et surtout la lecture collective rythmée du « Mawlid Al-Barzanji » qui est un récit poétisé de la vie du prophète avec les évènements les plus marquants, ses miracles et sa grandeur d’âme.

« Les chants porteurs d’un grand amour et vénération pour le prophète sont exécutés sur des tons rythmés proches de ceux de la musique andalouse propres à la cité des ponts suspendus donnant à leur message davantage de fluidité », a relevé M. Salah avec beaucoup d’émotion.

Des festivités durant toute une semaine Dans la plupart des zaouias de Constantine, la célébration du Mawlid Ennabaoui est entamée une semaine à l’avance.

« Des cercles de Dhikr et d’invocation se tiennent pendant toute la semaine pour ainsi affirmer l’attachement de la zaouïa à sa vocation originelle qui est celle d’être un lieu d’adoration d’Allah, de son évocation (Dhikr) et de glorification de son prophète et de son message », a affirmé le wakil de la zaouïa.

A travers ces activités, la zaouïa œuvre à « raffermir l’enracinement de la foi islamique », « à diffuser les valeurs de l’amour de son prochain, de piété et d’entraide », a-t-il poursuivi, ajoutant que « la société d’aujourd’hui subjuguée par la vie matérielle a besoin plus que tout autre temps de spiritualité que l’on se doit de transmettre particulièrement aux jeunes générations ».

La zaouïa Rahmania, située à la rue Tatache Belkacem, près de Souk El Assar limitrophe à la mosquée Sidi El Katani, qui connait actuellement des travaux de restauration, tient en cette occasion à rappeler aux fidèles la grandeur du prophète de l’Islam et l’obligation de manifester plus d’attention à l’égard de leurs frères pauvres et dans le besoin.

Eclairée à l’occasion par des bougies donnant au lieu une chaleur toute particulière et diffusant une atmosphère de joie, de plénitude et de sérénité, la zaouia Rahmania rayonne encore et œuvre à jouer pleinement son rôle de « lieu spirituel, social et éducationnel ».

Pour la célébration du Mawlid Ennabaoui, les membres de la zaouïa Rahmania et des interprètes de chant Madih ont offert dimanche soir un cercle de Dhikr au palais d’Ahmed Bey de Constantine, dans une initiative de la direction locale de la Culture visant à marquer cette occasion et à offrir aux adeptes des zaouias, un moment de spiritualité, de la récitation du Coran et des Med’h à la gloire de Dieu et du Prophète Mohamed (QSSL).