Stages des enseignants universitaires à l’étranger : Pas d’autorisations sans la récupération anticipée des cours

Stages des enseignants universitaires à l’étranger : Pas d’autorisations sans la récupération anticipée des cours

La directive du ministère de l’Enseignement supérieur est de nature à mettre un terme à l’anarchie qui règne dans les campus.

Le départ des enseignants universitaires en stages de courte durée et autres cycles de formation continue à l’étranger est, désormais, subordonné à la récupération au profit des étudiants des séances de cours et de travaux dirigés. Ces séances doivent être données par anticipation, soit avant la formulation par les enseignants candidats de leurs vœux de participation à ces manifestations scientifiques à l’étranger.

L’objectif, nous dit-on, est de limiter le bâclage de l’année universitaire à cause des retards constatés dans l’exécution des programmes à la suite des absences à l’étranger de certains enseignants. En effet, une récente directive du ministère de l’Enseignement supérieur vient, selon nos sources, de mettre un terme à l’une des dérives dont souffre l’université algérienne. La participation des enseignants universitaires aux stages et formation continue à l’étranger s’accompagne, souvent, par des absences et des ratages de cours et autres travaux dirigés durant la période concernée. Le constat des services de Mebarki est alarmant.

Indépendamment des compétences acquises, rares sont les enseignants qui procèdent, et de retour au pays, aux rattrapages de ces cours. Désormais, avant de partir à l’étranger, l’enseignant doit donner aux étudiants et par anticipation les cours concernés, faute de quoi l’autorisation de participer à ces événements scientifiques sera compromise.

Cette note pourrait refléter d’une sorte de perte de confiance entre l’administration et l’enseignant universitaire. Elle confirme aussi que, quelque part, on est conscient que ces déplacements à l’étranger, devenus une finalité en soi, ne sont pas toujours bénéfiques pour les étudiants et encore moins pour certains enseignants. Devant la baisse de la qualité de l’enseignement et de l’enseignant universitaires, les stages à l’étranger risquent d’être perçus par une tranche de la société comme une façon de profiter d’une partie de la rente et en monnaie forte.

Toujours selon nos sources, alors que le plagia est en train de se métastaser dans le tissu universitaire, rares sont nos universitaires qui publient à l’étranger et qui interviennent dans les forums internationaux. Approchée par nos soins, une enseignante à l’université de Constantine pense que si le phénomène existe bel et bien, il est présenté à l’opinion publique avec exagération. Selon notre interlocutrice, dans tous les cas de figure, l’université algérienne est en train de cueillir ce que les politiques ont semé, des décennies durant, dans une école sinistrée.

M. K.