Nul ne doute que le calme épidémiologique que l’Algérie traverse ces derniers jours est une bonne chose. Ceci dit, la population devient de plus en plus réticente à la vaccination, en témoignent les chiffres inquiétants dévoilés récemment par le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid.
La campagne vaccinale fait du surplace. Les chiffres officiels, même enjolivés, font craindre le pire. Seuls 1 % des étudiants sont vaccinés, pas plus de 20 % des travailleurs de la Santé ont reçu au moins leurs premières doses. En tout, le taux de vaccination au sein de la population algérienne ne dépasse pas les 10 % (chiffre oms).
Cette décrue ressemble au calme qui précède la tempête, semble indiquer le ministre de la Santé. Benbouzid a affiché maintes fois ses inquiétudes concernant le risque de la troisième vague, malgré les dispositions qu’il affirme que l’état a entrepris pour y faire face.
Aujourd’hui, une autre inquiétude est mise sur la table. Lors de sa rencontre avec le ministre de l’Enseignement supérieur, Benbouzid a évoqué le stock des vaccins anti-covid que l’Algérie a acquis. Selon le ministre, « on peut avoir un problème ».
Quel sort pour le stock vaccinal « non utilisé » ?
« Je suis peiné de voir que le nombre des vaccinés en Algérie est minime comparé aux autres pays ». Le ministre s’interroge, « pourquoi ? Nous les Algériens nous avons une immunité spéciale ? Que reprochons-nous au vaccin que tout le monde s’administre ? ».
« Les centres de vaccination sont ouverts, estime Benbouzid, les vaccins sont disponibles ». Le ministre indique toutefois que « on aura un problème s’il n’y a pas de vaccination. Il est possible que les stocks de vaccins qu’on a acheté finissent non utilisés ».
L’Algérie dispose, pour rappel, de 13 millions de doses de vaccins contre le covid-19. En outre, le pays fabrique son propre vaccin Sinovac.
Benbouzid a notamment indiqué qu’il ne faut pas attendre une flambée pour aller se faire vacciner. Il s’agit selon lui d’une responsabilité morale.