Yazid Alilat
Entre 2012 et 2017, il y a eu, a-t-il indiqué à la Radio nationale, la saisie de 250 tonnes de résine de cannabis. Il a, cependant, souligné la hausse des autres types de drogues, dont les opiacées, les drogues dures. C’est ce qui fait, selon lui, que le trafic de drogue prend quand même de l’ampleur, partout dans le monde, et en particulier, en Algérie.
Le trafic de drogue est «un phénomène qui prend de l’ampleur en Algérie de par sa position géographique, son caractère de carrefour ouvert vers l’Europe, le Moyen-Orient et le Sahel», explique t-il, avant de préciser que «les frontières sud, avec les zones désertiques, ont facilité les activités criminelles, notamment le trafic des stupéfiants». Pour le trafic de cannabis, son origine «est le Maroc, et l’ONUDC (Office des Nations unies contre la drogue et le crime) parle de 120.000 ha réservés à cette culture et une production annuelle de 50.000 tonnes», rappelle M. Guessoum, qui a indiqué qu’il y a aussi «les drogues dures, les opiacées, avec les narcotrafiquants qui utilisent les voies de passage de l’Afrique de l’Ouest vers des pays comme le Maroc, l’Algérie et la Tunisie, pour passer en Europe.» Estimant que l’Algérie n’est pas «dans la zone rouge», en matière de consommation de drogues, le chef de la cellule de la lutte contre les stupéfiants, à la DGSN a, par ailleurs, souligné que pour les saisies de cannabis, «il y a une régression depuis 2015-2016, mais une hausse pour les opiacées.»
Au mois de juin dernier, en pleine révélations sur l’affaire des 701 kg de cocaïne saisis au port d’Oran, le SG du RND et chef du gouvernement Ahmed Ouyahia avait déclaré que «l’Algérie vit une agression à travers la drogue et beaucoup de quantités sont interceptées». «Lorsqu’on voit le flot de drogue qui s’abat sur nos frontières, de plusieurs destinations, nous considérons que nous ne sommes pas dans l’excès de qualifier cela d’une agression. D’autre part, M. Guessoum a reconnu que parfois il y a des complicités qui aident les trafiquants de drogue, dont des fonctionnaires et policiers, et «il s’agit de dossiers traités par la justice». «Pour nous, personne n’est innocent quand l’enquête est ouverte», a-t-il précisé. Quant au volet préventif, il a expliqué que la DGSN participe, avec plusieurs associations, pour prévenir contre la consommation et le trafic de drogue, notamment à travers des campagnes d’information, d’activités de proximité, de visites des commissariats, d’animations sportives et conférences sur les dangers de la consommation de drogues, ainsi que la création de cellules d’écoute, au niveau national, pour s’approcher davantage de cette catégorie de jeunes».