Dans un contexte économique et social très tendu, le gouvernement annonce plusieurs mesures. Il s’agit, entre autres, de la révision des subventions directes sur les produits de base et de la lutte contre la spéculation. Tant dans le fond que dans la forme, ces mesures ne font pas l’unanimité auprès des observateurs.
Lors de sa réunion mensuelle ordinaire tenue le 22 octobre 2021, le parti du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) est revenu sur ces mesures ainsi que sur la situation générale du pays.
Dans le communiqué ayant sanctionné la réunion, rendu public ce samedi, le parti de Mohcine Belabbas « constate avec une grande inquiétude la poursuite de la dégradation effrénée du pouvoir d’achat et des conditions de vie de l’ensemble des salariés et la descente aux enfers des catégories sociales les plus fragiles ».
Dans son constat, le parti n’a pas manqué de souligner la situation économique et sociale caractérisée notamment par la hausse des prix, la dévaluation du dinar et le déficit de la balance commerciale …
« Aucun produit ou service n’échappe à une hausse de prix »
Selon le parti, « aucun produit ou service n’échappe à une hausse de prix ». À ce propos, le RCD estime qu’il s’agit d’une « politique antisociale pilotée par le gouvernement dont l’objectif est d’en finir de la manière la plus brutale avec la subvention des produits de base ».
Concernant la guerre contre la spéculation annoncée dernièrement par le gouvernement, la même formation politique l’a carrément qualifié de « discours populiste ». « Le discours populiste contre la spéculation n’est destiné qu’à cacher une orientation inscrite dans le programme de l’Exécutif », lit-on dans le communiqué.
Cela consiste, selon la même source, « en la dévaluation rampante et continue du dinar et l’étranglement de l’approvisionnement en intrants de production pour juguler le déficit de la balance commerciale qui creuse dans le peu de réserves épargnées par la boulimie des clientèles ».
Les mises en garde du RCD
Plus loin encore, le RCD estime que « cette politique organise précisément les hausses des prix et, de fait, la spéculation aussi (dépréciation de la monnaie et rareté des produits) ». Dans la même lancée, le parti met en garde contre « la répression policière » qui accompagne ces mesures.
« La brutalité de ces mesures, soutenue par un dispositif implacable de répression policière et judiciaire étouffe toute vie publique, politique, syndicale ou associative ». Ce qui provoque « une amplification dangereuse du chômage, une recrudescence alarmante de la Harga et une insécurité grandissante dans le pays », indique-t-on encore.
Par ailleurs, le parti dénonce « l’acharnement répressif et la traque judiciaire inacceptables contre ses militants cadres » et « la cabale judiciaire honteuse contre Atmane Mazouz, secrétaire national à la communication ».