Annoncé comme partant, Rabah Saâdane semble bénéficier comme par enchantement de la confiance des responsables de la FAF. La Fédération semble tergiverser quant au maintien de l’entraîneur national, après avoir laissé entendre la venue prochaine d’un «entraîneur étranger».
En fait, il s’agit de l’avenir de l’équipe nationale dont les échéances sont proches, le prochain match amical étant prévu le 11 août contre le Gabon alors que les éliminatoires de la CAN-2010 débuteront le mois de septembre prochain.
La FAF aurait dû ainsi trancher la question du staff technique bien avant le Mondial, à l’exemple des autres fédérations comme celle de la France qui a annoncé le nom du successeur de Domenech bien avant le Mondial ou encore la Fédération allemande qui a renouvelé sa confiance à son entraîneur. Il semblerait que la FAF ne maîtrise pas totalement la situation sinon comment expliquer les informations plutôt contradictoires concernant le staff technique.
Selon des informations parvenant de la Fédération, la venue d’un entraîneur étranger n’est pas souhaitée pour ne pas dire que cette option serait refusée en haut lieu. En ce sens, si Saâdane part, il ne sera certainement pas remplacé par un étranger, bien que la FAF défende cette option.
L’éventuel successeur de Saâdane ne peut être que Rabah Madjer qui est hautement apprécié par les plus hautes autorités de l’Etat, indique- t-on au ministère de la Jeunesse et des Sports. Or, les actuels responsables de la FAF et Madjer ne se portent pas vraiment dans le coeur. Ainsi, à la FAF il semblerait que l’on préfère l’option du maintien de Saâdane que celle de la venue de Madjer.
Le ministère de la Jeunesse et des Sports préfère aussi que la succession de Saâdane soit assurée par un technicien algérien d’autant plus que les meilleurs résultats du football national ont été l’oeuvre des entraîneurs locaux, comme Rachid Mekhloufi, Mahiedine Khalef (Mondial 1982) et Abdelhamid Kermali (CAN 1990).
Les entraîneurss étrangers qui ont eu à prendre en main l’équipe nationale n’ont pas fait mieux que les Algériens, assure-t-on au MJS. Pour revenir à Saâdane, selon des informations recueillies au MJS et à la FAF, son départ ou limogeage a été reporté à plusieurs reprises.
Saâdane devait quitter l’équipe nationale le mois d’octobre dernier, après le match contre le Rwanda à Blida pour le compte des éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial-2010. Le maintien de Saâdane a été souhaité en haut lieu, compte tenu de la dynamique de victoires de l’équipe nationale à l’époque.
Après la défaite contre le Malawi à la CAN-2010 en Angola, la FAF est revenue à la charge pour préparer la succession de Saâdane. Un entraîneur serbe aurait été contacté et avait supervisé l’équipe nationale lors du match contre le Nigeria comptant pour la troisième place de la CAN en janvier dernier, révèle-t-on au MJS.
Cependant, l’engouement populaire qu’a suscité la prestation de l’équipe nationale à la CAN a plaidé en faveur du maintien de Saâdane. Afin de contourner le limogeage de Saâdane, la FAF a tenté à deux reprises de renforcer le staff technique, mais le coach national a refusé menaçant même de partir si un de ses adjoints est limogé.
Il faut relever que Saâdane savait qu’il bénéficiait d’un soutien en haut lieu. Son limogeage a encore une fois resurgi après la défaite contre la Serbie, lors du match amical disputé le 3 mars dernier à Alger. Les contacts avec l’entraîneur serbe ont même été relancés par la FAF, ajoute-t-on au MJS.
Dans toute cette cacophonie, Saâdane avait affirmé qu’il ira au Mondial, considérant que c’est lui qui a qualifié l’équipe et il a le droit de la conduire en Afrique du Sud. Le débat a été clos certes, mais les contacts avec l’entraîneur serbe étaient toujours en cours.
Il devait prendre en main l’équipe nationale, avec Abdelhak Benchikha comme adjoint, après le Mondial. Il s’agit pour la FAF de réussir la transition compte tenu des échéances proches de l’équipe nationale. Dans la foulée, d’autres entraîneurs ont été contactés, notamment Philippe Troussier voire Robert Nouzaret, ajoute-t-on.
Or, en haut lieu, on persiste et signe en refusant la désignation d’un successeur étranger à Saâdane. Et c’est ainsi que l’option Madjer a été avancée, explique-t-on au MJS, ce qui a amené la FAF à proposer à Saâdane de rester. Saâdane a réservé sa réponse en signifiant qu’il doit «consulter d’abord les membres de sa famille» qui ont souffert autant que lui de la pression durant ce Mondial.
Kamel Mohamed