Pour les enseignants, il serait inique d’inclure dans la «grille» des sujets du Bac les cours achevés dans la précipitation durant l’année scolaire.
Voilà une réponse «claire» des pédagogues aux déclarations du ministre de l’Éducation nationale qui a affirmé dernièrement que les cours sont achevés à 80%, voire même 100%.
Les choses ne sont pas encore claires pour les sujets du Bac de cette année. La commission nationale du suivi et de l’évaluation des programmes scolaires qui a rendu public, le 25 mai dernier, son rapport sur la question, n’a pas pu lever l’équivoque qui y subsiste.
Le chargé de communication du Conseil national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Cnapest), Messaoud Boudiba, fera savoir que des zones d’ombre demeurent toujours.
Selon lui, le rapport ne détermine pas clairement les cours qui sont concernés par les examens. À quelques jours des épreuves prévues pour dimanche prochain, les élèves, soutient notre interlocuteur, ne savent point à quelles leçons se consacrer.
Notons dans ce sillage que le premier responsable de secteur a indiqué que les programmes sont achevés à 80%, voire même 100% dans certains établissements scolaires. Une déclaration qui a suscité moult interrogations parmi les élèves ainsi que des enseignants. Ceux-ci, estiment que le rattrapage s’est fait dans la précipitation absolue.
De ce fait, ils indiquent qu’il serait injuste d’introduire ces cours parmi les sujets du Bac. Concernant les déclarations de Benbouzid portant sur le recrutement des enseignants, le même responsable soulignera que l’initiative demeure louable pour peu que le ministre joigne le geste à la parole.
Comment ? Il ne faut pas commettre les erreurs des années précédentes où l’organisation des concours laissait à désirer alors que la proclamation des résultats prend des mois. S’agissant des enseignants contractuels, la même voix soutient qu’il faut, de par leur expérience, leur donner la priorité. Le responsable du Cnapest dira que le secteur souffre énormément d’un manque d’enseignants, tous paliers confondus.
Selon le chargé de communication du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), le déficit avoisine quelque 25 000 enseignants. Pour remédier à cet état de fait, Achour Idir souligne la nécessité de mettre en oeuvre un plan de recrutement annuel pour chaque wilaya, la régularisation des contractuels sans concours ni condition aucune et l’organisation des concours pour les nouveaux enseignants.
Il y a lieu de rappeler que le ministre de l’Éducation nationale a indiqué dernièrement depuis Biskra que son département compte recruter pas moins de 5 000 enseignants dès l’année prochaine, précisant que l’intégration des contractuels est soumise au concours. Cette condition rejetée par le Cnec qui, par la voix de son porte-parole, Mariem Maârouf, affirme que les concours n’ont jamais été crédibles.
La décision prise par la tutelle de passer de 20 à 25 élèves par classe d’examen cette année continue de susciter la polémique au sein des enseignants. Ces derniers voient d’un mauvais oeil cette procédure même si le premier responsable de secteur indiquera que l’objectif en est du réduire le nombre de surveillants.
Un argument qui n’a pas convaincu pour autant le Cnapest qui n’arrive pas à comprendre le paradoxe de Benbouzid : « d’un côté il dit que tous les moyens sont réunis pour l’organisation des examens et de l’autre il augmente le nombre de candidats au Bac à 25 par classe pour réduire le nombre de surveillants », dira-t-il. De son côté, le chargé de communication du CLA soulignera que cette mesure s’explique par la volonté de Benbouzid de porter à la baisse les dépenses.
Amokrane Hamiche