Azzeddine Mechri, le wali de Ghardaïa, a ainsi frappé le fer encore tout chaud, et ce, 24 heures après la publication d’une déclaration de Me Salah Dabouz par notre confrère Liberté, à travers laquelle il informe qu’« il déposera plainte contre le wali de Ghardaïa, Mechri Azzeddine au courant de cette semaine, pour diffamation, divulgation de secrets d’instruction, tentative d’influence de la justice, abus d’autorité et incitation à la violence ».
Selon Liberté, « l’avocat a précisé que plusieurs personnes se sont approchées de lui afin, lui disent-elles, de trouver ‘un arrangement avec le wali’ ». Me Dabouz dit avoir rejeté « l’offre », soulignant que le problème « n’est pas personnel, il concerne la situation à Ghardaïa ».
Et c’est là où Azzeddine Mechri, lors d’un point de presse largement couvert par tous les confrères de la presse écrite, radiophonique et audiovisuelle, s’est totalement insurgé contre ces déclarations les qualifiant de purs mensonges. « Je tiens à démentir ici devant vous catégoriquement les déclarations de cet avocat. Jamais, au grand jamais, je ne lui ai envoyé quelqu’un, ni à lui, ni à quelqu’un d’autre. C’est un menteur. »
Ajoutant « la seule chose que j’ai faite, ce sont mes déclarations en public lors de la 3e session de l’APW de Ghardaïa, lorsque j’ai dit que je suis prêt à recevoir toute personne appelant et travaillant au bien et à la sérénité de la région. J’ai dit, en effet, que ce monsieur, avocat de profession et néanmoins enfant de Berriane, est le bienvenu si ses efforts tendent vers le retour définitif de la région à la sécurité.
Et c’est ce jour-là, qu’un monsieur d’un certain âge, respecté et respectable de la communauté mozabite, s’est approché de moi à la fin de la session et m’a dit en aparté : ‘’Monsieur le wali, cet avocat Salah Dabouz, est une de mes vieilles connaissances. Je souhaiterais pouvoir mettre mes efforts pour que vous vous entendiez sur la meilleure manière de travailler ensemble pour le bien de cette région.’’
Je lui ai répondu en ces termes : écoutez-moi bien, Monsieur, je vous remercie de tous vos efforts pour le bien de cette région et du pays, alors sachez que je suis moi aussi prêt à le recevoir si c’est pour le bien de mon pays.
Si ce monsieur est prêt à mettre sa main dans ma main pour travailler ensemble et tirer vers la même direction qui est celle de la paix, de la sécurité et du développement de cette région et de notre pays, alors, oui, je le recevrai volontiers et je l’inviterai à déjeuner . C’est ma seule et unique condition. La paix et la sécurité de notre pays.
Voilà tout. Et c’est cela, la stricte vérité. » Pour ce qui est des personnes incarcérées dans le cadre des dramatiques évènements qui ont ensanglanté la région, et battant en brèche les déclarations de Me Salah Dabouz sur le volet des droits de l’homme, Azzeddine Mechri s’est dit sensible à la situation d’une partie des détenus, notamment « les jeunes qui ont été manipulés et entraînés dans la spirale des violences, ainsi que les lycéens et étudiants qui croupissent en prison alors que leur place est derrière un pupitre au lycée ou à l’université ».
Rappelant que la justice est indépendante et que toutes ses décisions sont prises au nom du peuple et dans le cadre de la loi et rien que la loi, Azzeddine Mechri, qui se dit premier défenseur des droits de l’homme, révèle que « malgré tout, nous essayons, toujours dans le cadre de la loi, de voir de quelle manière on pourrait aider ces jeunes détenus à retrouver la liberté et ainsi les réinsérer dans la vie sociale ».
Seulement, ajoute-t-il, « ceux qui ont été reconnus comme ayant commis des crimes, ceux-là doivent accomplir leur peine. » Pour ce qui est des accusations de Me Salah Dabouz pour « diffamation, divulgation de secrets d’instruction, tentative d’influence de la justice, abus d’autorité et incitation à la violence », le wali les balaie d’un revers de la main et demande à ce qu’il lui soit rappelé ne serait-ce qu’un seul geste de dépassement de sa part ou d’abus d’autorité et encore moins d’incitation à la violence.
La célébration du Mawlid Ennabaoui Echarif à la mosquée d’El Atteuf, dans laquelle prêche un grand érudit mozabite, Cheikh Saïd Kaâbache, a été, selon le wali, la preuve d’une grande manifestation publique de fraternité entre les deux communautés. Les gens échangeaient des accolades les larmes aux yeux en se rappelant les douloureux évènements qui ont failli entraîner la région dans l’irréparable.
« C’était le summum de l’émotion sincère et fraternelle. Je suis fier et heureux d’avoir été honoré par Cheikh Saïd Kaâbache, une sommité de la communauté mozabite. C’est ma réponse aux accusations de cet avocat. » Mais, dites-vous bien que c’est la dernière fois que je parlerai de ce monsieur qui essaie de se faire un nom sur le dos des évènements de Ghardaïa et surtout sur celui des détenus qu’il sert d’ailleurs très mal. C’est la justice qui tranchera.