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Le chef de la diplomatie algérienne n’a pas omis de rappeler, dans son intervention, que la politique étrangère de l’Algérie se fonde sur la non-ingérence dans les affaires intérieures des états.
Aux observateurs américains subjugués par cette «spécificité algérienne» en sa qualité de pays resté incroyablement stable dans une zone d’extrêmes turbulences, Abdelkader Messahel a livré une partie de la recette. S’exprimant, avant-hier, dans le cadre d’une conférence organisée au prestigieux Centre des études internationales stratégiques de Washington, le ministre des Affaires étrangères a souligné que cette stabilité instaurée après une décennie de terrorisme, est le résultat d’une démarche de paix qui tire ses racines des fondements de la société algérienne, ses us et sa religion, ainsi que la clairvoyance de ses dirigeants politiques.
«Cette démarche, explique-t-il, a débuté par la politique de Concorde civile suivie par celle de la Réconciliation nationale, conduite par le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, mettant ainsi fin à la tragédie nationale et orientant les ressources du pays vers les objectifs de développement socio-économique». Messahel a précisé que cette «démarche globale» c’est elle qui a contribué au «renforcement» des institutions de l’Etat et à «l’approfondissement de la bonne gouvernance et de la démocratie en tant qu’antidote du discours de l’exclusion et de l’exclusif».
Ce sont les premiers ingrédients de cette recette miracle ayant fait que le pays conserve sa stabilité malgré les multiples défis d’ordre sécuritaire et les crises et conflits dans la région.
Messahel a ajouté que l’Algérie avait mis «progressivement» en oeuvre des «politiques globales» de déradicalisation se fondant notamment sur la «réappropriation de l’identité nationale, la promotion du référent religieux national d’un islam d’ouverture et de tolérance, ainsi que les réformes économiques et des secteurs de la justice et de l’éducation, en vue de lutter contre les facteurs d’exclusion et de marginalisation. Des chantiers qui ont nécessité un investissement humain, financier et un engagement politique sans concession et continu.
«Ce sont ces réalisations qui permettent à l’Algérie de préserver sa stabilité et sa sécurité et, partant, de contribue à la stabilité régionale», a conclu M.Messahel. Cet engagement et ce souci de la stabilité font que l’Algérie est un pays pivot dans toute la sous-région sahélo-saharienne. C’est ainsi, explique le ministre des Affaires étrangères, que l’Algérie joue un rôle et apporte sa contribution à la paix et à la stabilité aussi bien sur le plan régional qu’international. Cela étant, le chef de la diplomatie algérienne n’a pas omis de rappeler dans son intervention que la politique étrangère de l’Algérie se fonde sur le triptyque «non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats», «équidistance entre les parties» et «appropriation par celles-ci des processus de règlement des crises».
C’est ce qui garantit aujourd’hui à l’Algérie une indépendance de décision qui lui est très chère et qui lui permet d’apporter sa contribution à la stabilité régionale et internationale. Selon Abdelkader Messahel, la persistance des conflits et crises est justement due, notamment à la violation et au non-respect de ces principes, en particulier la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats, le non-recours à la force et la promotion de solutions politiques et pacifiques. Il a soutenu que la forte conviction en la capacité des solutions militaires de régler les conflits est également une source de préoccupation en ce qu’elle fait durer les crises au lieu de contribuer à leur résolution.