Les femmes d’affaires arabes se concertent à travers un réseau d’échange d’expériences.
Sur une population de près d’un million de petites et moyennes entreprises ou PME que compte le pays, seulement 13% sont gérées par des femmes. Un taux considéré par la présidente de la Commission des femmes chefs d’entreprise au sein du Forum des chefs d’entreprise (FCE), Noria Kabouya, comme faible. Cette dernière, qui intervenait lors d’un Conseil des femmes d’affaires arabes qui s’est tenu hier à Alger et organisé par l’Académie de la société civile arabe, a par ailleurs indiqué dans ce même sillage que le taux de chômage chez les femmes demeure élevé en Algérie. «Selon un dernier sondage il est de 17%», a précisé la représentante du FCE. Elle s’est d’ailleurs demandé si ce n’est pas là un paradoxe! « Si l’on se réfère au nombre de nouvelles diplômées universitaires qui depuis quelques années dépasse largement celui de la gent masculine, pourquoi donc le taux de chômage est-il plus élevé chez les femmes?» s’est offusqué la présidente de la Commission des femmes chefs d’entreprise. Comme elle a souhaité que «cette tendance change car il est tout à fait regrettable qu’autant de compétences n’arrivent pas à décrocher un poste d’emploi ou mettre à profit leur expérience».
Toutefois, Noria Kabouya a tenu à faire savoir qu’ «heureusement certaines décident de prendre les devants en créant leur propre entreprise et les exemples sont de plus en plus nombreux sans omettre de parler de celles qui ont vraiment réussi et quelques-unes d’entre elles sont d’ailleurs dans cette salle».
Interrogée en marge du conseil sur l’intérêt d’un tel événement, la représente du FCE a indiqué: «Il sert avant tout à changer nos expériences vécues avec nos soeurs arabes à travers un réseau que nous essayons sans cesse de conforter.» Ce réseau est animé par un groupe de femmes d’affaires algériennes et dénommé Rafa avec comme présidente Nadia Habès. Cette dernière a indiqué en substance dans son discours d’ouverture des travaux: «Ce rendez-vous sera surtout un moment idéal pour rencontrer des femmes leaders, aux parcours exceptionnels, des femmes qui ont osé prendre des engagements pour se démarquer». C’est le cas de Amel Ferhat que L’Expression a rencontré en marge du conseil. Cette général-manager d’un cabinet-conseil en communication nous dira: «Les jeunes filles diplômées sans travail, ne doivent plus attendre que la providence leur tombe du ciel, bien au contraire il faut qu’elles s’engagent c’est-à- dire oser prendre la décision de créer leur propre entreprise. C’est d’ailleurs ce que je leur conseille à partir du moment où l’Etat a mis en place des instruments d’accompagnement financier pour mener à terme leur projet.» Faut-il rappeler dans ce sens que la mise en place des dispositifs d’aide à l’emploi et à l’investissement (Ansej, Angem, Cnac et Andi) a encouragé les femmes entrepreneurs algériennes à concrétiser leurs projets. Toujours est-il que notre interlocutrice nous a fait remarquer que «les efforts et les mécanismes mis en place par l’Etat algérien en matière de soutien à la création d’emplois en général et féminins en particulier commencent à porter leurs fruits: de plus en plus de projets sont gérés par des femmes, qu’elles soient diplômées de l’enseignement supérieur ou formées à un métier artisanal mais cela reste encore insuffisant». Et pourquoi? Selon Amel Ferhat «il faut que tout le potentiel créatif dont dispose le pays doit être exploité. C’est d’ailleurs tout indiqué si l’on veut que la diversification de notre économie devienne une réalité.
Un objectif que le pays doit atteindre car il ne peut plus assurer le financement d’une facture d’importation aussi élevée».
Rappelons enfin qu ‘un atelier s’est tenu sous le thème: «Les femmes d’affaires dans la construction de l’économie locale des pays arabes» et présidé conjointement par la présidente du Conseil d’affaires arabe, Son Altesse Cheikha Saâd Abdellah Essalem El Sabah et du docteur Ben Brahim Mouloud président des hommes d’affaires algériens et de l’investissement.