Un double attentat dans la vieille ville de Damas a fait, hier, au moins 46 morts et plusieurs dizaines de blessés, en majorité des pèlerins chiites irakiens. L’attaque, qui n’a pas été revendiquée immédiatement, est l’une des plus sanglantes ayant frappé la capitale syrienne en six ans de guerre.
«Il y a eu au moins un kamikaze qui s’est fait exploser » dans la vieille ville, située dans le sud-est de Damas, a indiqué à l’AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Selon l’OSDH, une des bombes a explosé au passage d’un bus. Selon l’agence officielle Sana, « deux bombes posées par des terroristes ont explosé près du cimetière de Bab Al-Saghir dans le district de Bab Moussalla ». Il s’agit d’une zone où se trouvent de nombreux mausolées chiites considérés comme des lieux de pèlerinage mais aussi des mausolées sunnites. Le ministre de l’Intérieur syrien a indiqué que l’attaque a visé « des pèlerins de différentes nationalités arabes ». « Le but était juste de tuer », a-t-il affirmé. La télévision d’Etat syrienne évoque l’explosion de « deux bombes posées par des terroristes ». La chaîne a montré des images de plusieurs bus blancs dévastés, avec des vitres brisées et des soutes éventrées. D’autres ont été en partie carbonisés. Au sol, pêle-mêle des chaussures, des lunettes, et des chaises roulantes à côté de flaques de sang. L’attaque la plus meurtrière avait eu lieu le 21 février 2016 et avait fait 134 morts, dont 97 civils. Elle avait été revendiquée par le groupe djihadiste Etat islamique (EI) qui contrôle des territoires notamment dans l’est du pays. Ce groupe, qui avait mis la main sur de vastes territoires dans le nord et l’est du pays en 2014, a depuis perdu une grande partie de ses gains. Il fait actuellement face à trois forces autour de son fief de Raqa: les troupes turques et leurs alliés rebelles syriens, les forces gouvernementales syriennes appuyées par la Russie, et une alliance arabo-kurde soutenue par les Etats-Unis. Par ailleurs, la guerre en Syrie, qui a fait plus de 310 000 morts, est, en effet, devenue très complexe avec l’implication de groupes djihadistes, de forces régionales et de puissances internationales, sur un territoire très morcelé. Principale place forte du régime du président Bachar al-Assad, la capitale syrienne a été frappée par plusieurs attentats depuis le début de la guerre en 2011, même si elle est restée à l’écart des combats qui ont ravagé les autres villes et localités du pays.