À l’occasion de l’Assemblée générale de l’ONU, Barack Obama a appelé mardi la communauté internationale à poursuivre les efforts engagés en Syrie. Son homologue français, François Hollande, a, lui, lancé un appel pressant à la fin du conflit.
La Syrie a été mardi 20 septembre au centre des préoccupations de l’Assemblée générale de l’ONU, à New York. À la tribune de l’organisation mondiale, le président américain Barack Obama a appelé notamment à poursuivre les efforts diplomatiques en Syrie en dépit des revers, martelant qu’il n’existait pas de solution « militaire » à ce conflit meurtrier. « En Syrie, où il n’y aura pas in fine de victoire militaire, nous allons devoir poursuivre le difficile travail de la diplomatie qui vise à mettre fin à la violence et à apporter de l’aide à ceux qui en ont besoin », a-t-il déclaré.
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Sans mentionner directement le fragile cessez-le-feu négocié avec Moscou – qui est en train de voler en éclats –, Obama a dénoncé avec force l’attitude de la Russie « qui tente de retrouver sa gloire passée grâce à la force ». « Sur la durée, cela diminuera son rang dans le monde et rendra ses frontières moins sûres », a-t-il mis en garde.
Le président américain a par ailleurs appelé à une mobilisation accrue en faveur des réfugiés fuyant le conflit syrien, mais également ceux fuyant d’autres dangers partout dans le monde. « Il y a de nombreux pays, en particulier des pays riches, qui peuvent faire plus pour aider », a lancé le président américain qui devait s’exprimer sur ce thème lundi après-midi lors d’une réunion de chefs d’État sur ce thème.
« Ça suffit ! »
De son côté, le président français François Hollande a lancé un appel pressant à la communauté internationale pour mettre fin au conflit en Syrie, s’exclamant à la tribune des Nations unies: « Je n’ai qu’un seul mot à dire : ça suffit ! ».
Le chef de l’État français a, en outre, pointé le régime syrien, « responsable » selon lui de « l’échec » du cessez-le feu conclu sous l’égide des États-Unis et la Russie. « La tragédie syrienne sera devant l’Histoire une honte pour la communauté internationale si nous n’y mettons pas fin rapidement », a-t-il affirmé en qualifiant Alep, deuxième ville de Syrie, de cité « martyre ».
« Des milliers d’enfants sont écrasés sous les bombes, des populations entières sont affamées et des convois humanitaires attaqués, des armes chimiques sont utilisées ».
« Quatre exigences » françaises
Le responsable français a également posé « quatre exigences » de la France dans ce dossier : « Imposer un cessez-le-feu, assurer l’acheminement immédiat de l’aide humanitaire, permettre la reprise des négociations politiques et sanctionner le recours aux armes chimiques ». Et de poursuivre, « nous devons aller de l’avant, même quand c’est difficile d’un point de vue politique », a-t-il lancé, évoquant ces hommes et ces femmes jetés sur les routes et contraints d’abandonner « tout ce qu’ils connaissent, tout ce qu’ils aiment ».
Lundi, à la veille de l’ouverture de l’Assemblée générale, les 193 pays de l’ONU ont promis de tenter d’améliorer le sort de millions de réfugiés pour répondre à cette crise sans précédent, mais sans se fixer d’objectifs chiffrés, au grand dam des ONG.
Il y a 65 millions de personnes déplacées dans le monde, dont 21 millions de réfugiés, fuyant persécutions, pauvreté ou conflits. En deux ans, 7 000 hommes, femmes et enfants ont péri en Méditerranée en tentant de gagner l’Europe.