Fateh al-Cham, l’ex-branche d’al-Qaïda, a prévenu que l’application de l’accord de ‘’désescalade’’, conclu le 4 mai entre la Russie, l’Iran et la Turquie à Astana, par les rebelles syriens sera considérée comme une ‘’trahison’’.
Cet accord prévoit quatre « zones de désescalade » entre le régime syrien et les rebelles et exclut deux groupes terroristes, dont Fateh al-Cham.
Le mémorandum appelle aussi à séparer les rebelles de Fateh al-Cham, alors que les deux camps combattent ensemble le régime de Damas.
« Accepter l’accord d’Astana serait une trahison (…) et un complot visant à liquider le jihad en Syrie », affirme Tahrir al-Cham, une alliance dominée par Fateh al-Cham, dans un communiqué publié tard mardi soir.
Le groupe terroriste a mis en garde contre toute tentative des factions rebelles d’empiéter sur son territoire, notamment dans la province d’Idleb (nord-ouest), où les deux forces sont présentes.
Cette province est l’une des quatre « zones de désescalade » prévues dans l’accord d’Astana.
Fateh al-Cham a appelé à « tout faire pour éviter » que des groupes rebelles ne s’emparent de régions sous son contrôle « sous n’importe quel prétexte ».
En janvier, une première réunion à Astana entre régime et rebelles avait provoqué l’ire de Fateh al-Cham, qui a été pendant longtemps un allié de taille des insurgés contre le régime de Bachar al-Assad.
De violents affrontements avaient alors opposé pendant une dizaine de jours les combattants de Fateh al-Cham à d’autres groupes insurgés, faisant plusieurs dizaines de morts notamment dans la province d’Idleb.
L’alliance entre les rebelles et Fateh al-Cham a été un obstacle majeur à l’application des cessez-le-feu en Syrie, les deux camps se trouvant ensemble sur le terrain dans certaines régions.
Le conflit en Syrie n’a cessé de se complexifier avec notamment l’implication de pays étrangers et de groupes terroristes. Il a fait plus de 320.000 morts depuis mars 2011. AFP