Syrie: la Russie prête à «agir» s’il y a des preuves à l’ONU

Syrie: la Russie prête à «agir» s’il y a des preuves à l’ONU

Moscou – Le président russe Vladimir Poutine a exigé mercredi que les Occidentaux présentent à l’ONU des «preuves convaincantes» de l’usage d’armes chimiques par le pouvoir syrien, affirmant que la Russie accepterait alors d’agir «résolument».

Dans une interview à la chaîne publique Pervyi Kanal, diffusée à l’approche du sommet du G20 à Saint-Pétersbourg, il a souligné que dans le cas contraire, une intervention militaire en Syrie sans l’aval du Conseil de sécurité serait à considérer comme une «agression».

«S’il y a des informations selon lesquelles des armes chimiques ont été employées, et employées par l’armée régulière (de Syrie), alors ces preuves doivent être présentées au Conseil de sécurité de l’ONU (…). Et elles doivent être convaincantes», a dit M. Poutine .

«Après cela nous sommes prêts à agir le plus résolument et sérieusement possible», a-t-il ajouté, répondant au journaliste qu’il «n’excluait pas» de soutenir une action armée occidentale.

Il a toutefois ajouté que «selon le droit international, seul le Conseil de sécurité de l’ONU peut décider de l’usage des armes contre un Etat souverain. Tout autre prétexte, moyen qui justifierait l’usage de la force vis-à-vis d’un Etat indépendant et souverain sera inacceptable et ne pourra être qualifié que d’agression».

Il a par ailleurs indiqué que la Russie, principal soutien du régime de Bachar al-Assad, avait suspendu ses livraisons à Damas de batteries sol-air S300, des systèmes de défense antiaérienne et antimissile perfectionnés équivalents du Patriot américain.

«Nous avons un contrat de livraison de S300, nous avons fourni certains composants, mais nous n’avons pas achevé nos livraisons, nous les avons pour l’instant suspendues», a-t-il déclaré;

En juin, il avait affirmé que Moscou n’avait pas «pour l’instant» livré de S-300 à la Syrie pour ne pas «rompre l’équilibre des forces».

L’installation d’un tel système de défense sol-air compliquerait tout projet des États-Unis ou de leurs alliés de procéder à des frappes ou d’établir une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Syrie.