Syrie : les Etats-Unis auraient intercepté des conversations « paniquées » de l’armée

Syrie : les Etats-Unis auraient intercepté des conversations « paniquées » de l’armée

Les services de renseignement américains ont écouté un responsable du ministère de la défense syrien « en panique » au cours de « conversations téléphoniques avec le chef de l’unité des armes chimiques », après l’attaque de la semaine dernière, affirme le magazine Foreign Policy mardi 28 août.

« Mercredi dernier, dans les heures qui ont suivi la terrifiante attaque chimique à l’est de Damas, un responsable du ministère de la défense syrien a eu des conversations téléphoniques paniquées avec le chef de l’unité des armes chimiques, demandant des réponses sur la frappe à l’agent neurotoxique qui a tué plus de mille personnes. »

Ce bilan, cité par l’opposition syrienne, reste contesté. Médecins sans frontières a fait état de 3 600 patients « présentant des symptômes neurotoxiques », dont 355 sont morts.

« Ces conversations ont été écoutées par les services de renseignement américains. C’est la principale raison pour laquelle les responsables américains disent maintenant qu’ils sont certains que ces attaques sont l’œuvre du régime deBachar Al-Assad et pourquoi l’armée américaine s’apprête àattaquer ce régime dans les jours à venir. »

« NOUS SAVONS JUSTE QUE C’ÉTAIT SACRÉMENT STUPIDE »

Le doute persiste en revanche sur le processus de décision : « L’attaque du 21 août était-elle l’œuvre d’un officier syrien zélé ou a-t-elle directement été décidée par de hauts responsables du régime de Bachar Al-Assad ? s’interroge Foreign Policy. Toutes les frappes de ce type sont-elles autorisées de manière générale ou y a-t-il un ordre spécifique pour chacune ? » « Nous ne savons pas exactement ce qu’il s’est passé, explique simplement un responsable du renseignement américain. Nous savons juste que c’était sacrément stupide. »

L’information est révélée alors que les forces américaines se préparent à frapperla Syrie, bien que les alliés occidentaux soulignent que le but n’est pas derenverser le régime actuel mais de punir le gouvernement de Bachar Al-Assad pour avoir employé des armes chimiques contre des populations civiles.

Les bases pour une intervention militaire ont été présentées par le vice-président américain Joe Biden, qui le premier a déclaré que les attaques chimiques de la semaine passée ne pouvaient avoir été perpétrées que par les forces de Bachar Al-Assad. Mercredi, le premier ministre britannique, David Cameron, et le président américain, Barack Obama, ont indiqué qu’ils n’avaient « aucun doute sur la responsabilité du régime d’Assad » dans une « attaque chimique », selon Downing Street.