Des tireurs encore non identifiés ont pris pour cible le véhicule des experts de l’ONU sur la route du site où l’armée syrienne aurait fait usage d’armes chimiques dans l’attaque de mercredi dernier.
Les inspecteurs des Nations Unies auraient été pris pour cible par des tireurs embusqués alors qu’ils se rendaient sur le lieu où l’armée syrienne est soupçonnée d’avoir fait usage d’armes chimiques contre ses opposants mercredi dernier, selon le porte-parolat du Secrétaire général de l’ONU. Les snipers, encore non identifiés, auraient tiré à plusieurs reprises sur le véhicule situé en tête de cortège, au niveau d’une zone tampon. Forçant le cortège à faire machine arrière vers le check-point du gouvernement. Personne n’aurait été blessé dans l’attaque. L’ONU a annoncé que les experts retourneront sur les lieux aujourd’hui
Ce dimanche, le régime syrien a fait un pas en avant vers la communauté internationale. En effet, Damas a autorisé l’ONU à aller enquêter sur l’éventuelle utilisation d’armes chimiques dans le pays. Mais est-ce que cette permission n’arrive pas trop tard ? C’est en tout cas ce que se demande le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague. Il a en effet déclaré ce dimanche que les preuves d’une telle attaque chimique « pourraient avoir été détruites ». « Le fait est que la plupart des preuves pourraient avoir été détruites par un bombardement de l’artillerie », a-t-il insisté au cours d’une conférence de presse à Londres.
C’est d’ailleurs à ce sujet que François Hollande et Barack Obama se sont entretenus ce dimanche. « Le chef de l’Etat a condamné l’usage des armes chimiques en Syrie, a indiqué que tout concordait pour désigner le régime de Damas comme l’auteur de ces attaques inacceptables », a annoncé l’Elysée dans un communiqué. De son côté, la Maison Blanche s’est montré moins catégorique. Dans un communiqué, elle a indiqué que les deux dirigeants de pays alliés ont exprimé leur « profonde inquiétude à propos de l’utilisation présumée d’armes chimiques par le régime syrien contre des civils près de Damas le mercredi 21 août » Les deux chefs d’Etat « ont discuté des réponses possibles de la communauté internationale », selon la présidence américaine.
Ils « sont convenus de rester en étroit contact pour apporter une réponse commune à cette agression sans précédent », ajoute de son côté la présidence française. Une opération limitée contre Damas ne semble donc plus être exclue par la communauté internationale. Ainsi, le secrétaire à la Défense américain Chuck Hagel a déclaré dimanche depuis la Malaisie que les forces américaines étaient prêtes à agir contre le régime syrien si nécessaire. « Nous avons préparé toutes les options (si M. Obama) décidait de choisir l’une d’elles », a-t-il affirmé. Sur le terrain, le Pentagone a positionné ses forces, y compris des navires de guerre armés de missiles de croisière en Méditerranée. Les experts de l’ONU se préparent à commencer dès lundi leur enquête sur place sur les allégations d’utilisation d’armes chimiques près de Damas, à la suite du feu vert donné par le gouvernement syrien. Les résultats de ces investigations vont déterminer la suite du processus à suivre.