Le président américain Barack Obama a estimé jeudi que la guerre civile en Syrie ne se terminerait pas à moins que Bachar al-Assad quitte le pouvoir, écartant des suggestions de dirigeants du Proche-Orient selon lesquelles le président syrien pourrait participer à de futures élections.
« Je n’imagine pas une situation dans laquelle nous pouvons mettre fin à la guerre civile en Syrie, avec Assad qui resterait au pouvoir », a déclaré M. Obama en marge d’un forum économique à Manille.
Le sort du dirigeant syrien est devenu un important obstacle à la paix en Syrie, où la guerre a fait plus de 250.000 morts depuis 2011, et constitue un point de discorde entre l’Occident et les soutiens d’Assad, Moscou et Téhéran.
Les déclarations de M. Obama interviennent quelques jours après une rencontre avec le président russe Vladimir Poutine, principal soutien de la Syrie, qui semblait indiquer que les deux parties seraient proches d’un accord.
M. Assad a de son côté estimé mercredi qu’il ne pouvait y avoir de calendrier de transition prévoyant des élections en Syrie tant que des régions du pays étaient contrôlées par les rebelles.
« Ce calendrier pourra démarrer une fois qu’on aura commencé à vaincre le terrorisme. Vous ne pouvez rien obtenir politiquement tant que vous avez des terroristes qui s’emparent de nombreuses zones en Syrie », a-t-il dit. Une fois cette situation réglée, « un an et demi à deux ans suffisent pour une transition ».
La Russie, qui cherche à maintenir sa présence stratégique en Syrie, s’oppose vigoureusement au départ de M. Assad, comme l’a déclaré la semaine dernière M. Poutine en disant qu’il ne se sentait pas le droit de demander à M. Assad de quitter le pouvoir.
Mais M. Obama a insisté sur le fait que les Syriens n’accepteraient pas qu’Assad reste au pouvoir après une guerre civile qui dure depuis plus de quatre ans et les exactions commises par son régime.
« Même si je disais que c’est bien, je ne pense pas que cela fonctionnerait. On ne pourrait pas obtenir que la population syrienne — en majorité — soit d’accord avec une telle issue », a expliqué le président américain.