Dimanche, la trêve en Syrie ne tenait qu’à un fil après les frappes de la coalition contre l’armée syrienne dans l’est et les premiers raids depuis une semaine à Alep.
La trêve en Syrie ne tenait dimanche 18 septembre qu’à un fil après les frappes de la coalition contre l’armée syrienne dans l’est du pays et les premiers raids depuis une semaine à Alep, qui risquent de rallumer le principal front du conflit.
Cette dégradation survient alors que le ton est brutalement monté entre les deux parrains de la trêve, la Russie et les États-Unis, qui s’accusent mutuellement de faire capoter le cessez-le-feu.
Le raidissement s’est accru samedi après les bombardements de la coalition conduite par les États-Unis qui ont fait au moins 90 morts à Deir Ezzor (est), selon un bilan établi de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH)
La Russie a appelé Washington à mener une enquête complète sur ces frappes ayant touché l’armée syrienne. La coalition a reconnu avoir bombardé ce qu’elle pensait être une position de l’EI, avant de mettre fin à l’opération dès que Moscou l’a prévenue qu’il s’agissait de troupes syriennes.
Premières frappes contre Alep
À ce regain de tension, s’ajoutent les quatre premières frappes contre des quartiers rebelles d’Alep (nord) depuis l’entrée en vigueur lundi de la trêve.
L’OSDH a précisé qu’une femme avait été tuée dimanche à Sakhour et plusieurs personnes ont été blessées, sans pouvoir identifier les auteurs des bombardements.
Autre récrimination russe : l’inaction des Américains face à ce que Moscou considère comme des violations répétées de la part des rebelles.
« La situation est particulièrement tendue aujourd’hui (dimanche) à Alep (…) le nombre de bombardements des groupes rebelles contre les positions militaires gouvernementales et les quartiers résidentiels augmentent », a affirmé dans un communiqué le porte-parole du ministère de la défense russe Igor Konashenkov.
L’absence d’acheminement de l’aide humanitaire prévue dans l’accord représente une autre menace pour la trêve. Faute de garanties de sécurité suffisantes, des camions de l’ONU remplis de nourriture et de médicaments restaient bloqués dans une zone tampon à la frontière turque.
Une trêve de plus en plus précaire
Les accrocs à la trêve se sont multipliés ces derniers jours dans la Ghouta orientale près de Damas, dans les provinces de Hama et Homs (centre) et dans la province montagneuse de Lattaquié (ouest).
Dimanche, deux barils explosifs largués par des hélicoptères de l’armée ont tué neuf personnes dans une région rebelle de la province méridionale de Deraa.
Les violences ont fait 10 morts parmi les civils dimanche, soit la journée la plus sanglante pour la population depuis le début de la trêve, selon l’OSDH.
Une semaine après sa conclusion, l’incertitude demeure sur sa prolongation.
Le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a accusé « le régime de Bachar al-Assad » d’être « d’abord et toujours » le principal responsable des atteintes à la trêve.