Le premier ministre britannique, David Cameron, a annoncé que la Grande-Bretagne présenterait, mercredi 28 août, un texte de résolution sur la Syrie au Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies.
« Nous avons toujours dit que nous voulions que le Conseil de sécurité de l’ONU soit à la hauteur de ses responsabilités, a écrit M. Cameron sur Twitter.Aujourd’hui, nous avons l’occasion de le faire. Le Royaume-Uni a rédigé une résolution condamnant l’attaque à l’arme chimique par [le président syrien] Assad et autorisant les mesures nécessaires pour protéger les civils. »
« La résolution sera présentée lors d’une réunion des cinq membres permanents du Conseil de sécurité prévue plus tard aujourd’hui [mercredi] à New York (…). Elle autorisera toutes les mesures nécessaires en vertu du chapitre 7 de la Charte de l’ONU pour protéger les civils contre les armes chimiques. »
Un peu plus tôt, Ban Ki-moon, le secrétaire général des Nations unies, avait appelé les membres du Conseil de sécurité à « utiliser son autorité pour la paix »,une façon de se positionner contre toute coalition qui agirait hors du champ d’action des Nations unies.
Lakhdar Brahimi, l’émissaire onusien en Syrie, a ensuite rappelé que, selon le droitinternational, « une action militaire doit être prise après une décision du Conseil de sécurité. Je sais que le président Obama et le gouvernement américain ne sont pas réputés pour avoir la gâchette facile. Ce qu’ils décideront, je ne sais pas. Mais, assurément, le droit international est très clair ».
UN CONSEIL DE L’ONU BLOQUÉ DEPUIS 2011
La possibilité d’une intervention étrangère en Syrie est de plus en plus réelle depuis que plusieurs pays occidentaux ont annoncé avoir la certitude que le régime syrien était derrière les attaques chimiques perpétrées le 21 août près de Damas. La France a notamment demandé une réponse appropriée.
Le scénario présenté dans la presse américaine est celui d’une attaque « limitée », dont l’objectif serait, selon le Pentagone, de « dissuader » le président syrien,Bachar Al-Assad, d’utiliser des gaz toxiques et de « diminuer » ses capacités à lefaire. Cette opération pourrait commencer dès jeudi.
Selon l’article 42 du chapitre 7 de la Charte des Nations unies, seul le Conseil de sécurité peut théoriquement autoriser le recours à la force, sous certaines conditions. Cette décision nécessite l’accord d’au moins neuf de ses quinze membres et l’absence de veto de ses membres permanents, qui sont la Chine, les Etats-Unis, la Russie, la France et le Royaume-Uni.
Or, depuis le début du conflit en Syrie, en mars 2011, la communauté internationale affiche un front désuni. La Russie et la Chine ont opposé leur veto à plusieurs projets de résolution contraignants. Tout indique qu’une résolution prévoyant une intervention militaire connaîtrait le même sort : dès lundi, Moscou a prévenu qu’une intervention militaire sans aval du Conseil de sécurité serait« dangereuse » et constituerait « une violation du droit international ».
Un diplomate français a expliqué la situation actuelle au Monde : « Aller devant le Conseil de sécurité ? Pour quoi faire ? Sans surprise, la Russie opposera son veto, comme elle l’a déjà fait sur ce dossier syrien au cours des derniers mois. Seule une question de tactique diplomatique onusienne justifierait d’offrir une tribune à la Russie ».