Système de notation des banques : L’obligation de résultats

Système de notation des banques : L’obligation de résultats

La politique de mise à niveau institutionnelle embrasse tous les pans de l’activité nationale. A commencer par les banques tenues à partir du deuxième semestre de l’année en cours de « se doter d’un système de notation des banques dont l’objectif essentiel est de préserver la stabilité du système financier », selon Mourad Laksaci, gouverneur de la Banque d’Algérie.

Car la mise en œuvre de ce nouveau système rendu impératif au regard du processus de changement en cours et dont les banques constituent un jalon essentiel « donnera une orientation plus opérationnelle à l’approche risque de la supervision », a instruit le gouverneur, lors de cette journée technique, les inspecteurs de la Banque d’Algérie, concernés au premier degré par ce nouveau dispositif. Et toujours à propos de ce nouveau dispositif, inspiré des standards internationaux, M. Laksaci ne manquera pas de préciser qu’il vise à « renforcer la capacité de détection précoce de vulnérabilité des banques et établissements financiers afin de préserver la stabilité du système financier et la protection des déposants ». Autant donc renforcer le dispositif sécuritaire et rassurer, au mieux, la clientèle au sens large du terme. Par ailleurs l’entrée en vigueur de ce système signifie « l’aboutissement de trois années de travail pour de jeunes inspecteurs et collaborateurs du FMI, nonobstant le département américain du Trésor, dont l’apport qualitatif aux outils de la supervision bancaire dans notre pays est très apprécié ». Il convient tout de même de rappeler que le système de notation des banques « inclut plusieurs indicateurs de solidité financière, d’outils de contrôle et d’évaluation, notamment le ratio de solvabilité, le rendement des fonds propres et des actifs, ainsi que la gestion des liquidités et risques bancaires », renchérit le gouverneur. Surtout quand on sait que toute cette innovation managériale répond à l’exigence « d’élaborer une politique macro-prudentielle à travers la redéfinition des tâches des banques centrales au lendemain de la crise financière internationale. » Toujours dans la même veine, M. Laksaci n’omettra point de relever que l’objectif primordial dans lequel s’inscrit cette nouvelle approche de management bancaire est « la réforme du cadre légal en matière de supervision des banques et de préservation de la stabilité monétaire et financière ». Car à l’heure où l’inflation embarrasse bien des pays de par le monde, deux précautions valent mieux qu’une. Et le gouverneur de revenir sur un autre volet qui mérite une attention et une vigilance de tous les instants : « Les nouvelles dispositions législatives introduites dans le cadre de l’ordonnance du 26 août 2010 ont assigné à la Banque d’Algérie des prérogatives plus larges pour lancer toute investigation au niveau des banques et des établissements financiers ». Ceci en partant du principe de rigueur qui incite dans l’optique du renforcement des prérogatives de la Banque d’Algérie à « une plus grande capacité de détection précoce des vulnérabilités à travers un meilleur suivi des banques et établissements financiers, nonobstant le développement ordonné du système bancaire ». Enfin, la nécessité de travailler en synergie paraît on ne peut plus efficace et efficiente d’autant plus que l’intensification de l’échange d’informations entre les différentes autorités de supervision du secteur financier, notamment les banques d’Algérie, la commission bancaire, le Trésor, plus l’autorité de contrôle des assurances et la Commission d’organisation et de surveillance des opérations boursières (Cosob), constitue un outil d’accompagnement du système de notation tout en ouvrant possibilité de « détecter toute menace à la stabilité », conclut M. Laksaci.

A. ZENTAR