Le système sanitaire en Algérie est toujours en souffrance, et sur tous les plans. Le constat a été fait cette fois-ci, par le chef de service de cardiologie de l’hôpital d’Hussein Dey à Alger, le professeur Djamel Eddine Nibouche.
Intervenant ce dimanche 2 mai 2021 sur les ondes de la chaine trois de la Radio nationale, le Pr Nibouche a dressé un constat, pour le moins que l’on puisse dire, alarmant sur la situation du secteur sanitaire et du système de santé en Algérie.
Allan des structures vieillissantes à la gestion chaotique des services annexes et de proximité en passant par le manque d’une gestion moderne intégrée et d’un déficit managérial, l’invité de la Radio n’est pas allé par quatre chemins pour dire que le système est souffrant et a plaidé pour une réforme urgente et profonde.
Selon lui, la réforme doit d’abord commencer par le système de santé lui-même afin de le hisser aux exigences de la gestion moderne des hôpitaux, pour ensuite passer à l’infrastructure. « Vous pouvez avoir un hôpital des plus modernes, mais sans les compétences requises ça ne sera que coquille vide », a-t-il, en effet, avancé.
« Un hôpital doit être géré comme une clinique privée »
Qualifiant le système sanitaire de l’Algérie d’archaïque, l’intervenant a appelé à entamer les réflexions afin de revoir les priorités permettant d’atteindre « un système fonctionnant de pleine efficacité ». Ainsi, le spécialiste affirme que l’urgence réside actuellement dans le diagnostic pour pouvoir engager une réelle réforme. D’ailleurs, il préconise à ce propos, de mener ces réformes en concertation et consultations des spécialistes qui sont au fait de l’évolution de l’état de santé dans le pays.
Pointant encore une fois « la gestion archaïque et anachronique de nos hôpitaux », l’invité de la Radio opte pour une remise en l’ordre et une modernisation rigoureuse, notamment du point de vue organisationnel et de gestion. Ceci dit, il estime que la réforme doit être intersectorielle, nécessitant donc l’intervention de tout l’ensemble de la santé.
Pr Nibouche illustre son constat par une comparaison avec les cliniques privées, estimant qu’un hôpital public doit être géré en tant que tel. « Voyez-vous une clinique privée qui travaille 24 heures 7/7 tomber en panne ?! Alors qu’au niveau d’un hôpital on reste des mois pour pouvoir réparer un appareil », a-t-il constaté.