“Les cas de malaria enregistrés jusque-là, dont 8 sont dans un état grave, ont été tous importés des pays endémiques, le Niger et le Mali en l’occurrence. Aucun cas autochtone n’a été signalé. Ce sont les voyageurs et transitaires des pays voisins qui sont les plus touchés”, a précisé le docteur Élias Akhamouk.
Le nombre de paludéens enregistrés depuis janvier 2016 à Tamanrasset s’élève à plus de 150 cas, a-t-on appris avant-hier d’une source auprès de l’établissement public hospitalier de la ville, selon laquelle 30 cas ont été relevés en septembre écoulé. Pour de plus amples informations, nous avons contacté le chef de service des maladies infectieuses du même hôpital, Dr Élias Akhamouk, qui a tenu à préciser que “les cas de malaria enregistrés jusque-là, dont 8 sont dans un état grave, ont été tous importés des pays endémiques, le Niger et le Mali en l’occurrence. Aucun cas autochtone n’a été signalé.
Ce sont les voyageurs et transitaires des pays voisins qui sont les plus touchés”. Tout en démentant formellement les rumeurs faisant état de décès, notre interlocuteur, également président de l’ordre des médecins spécialistes à Tamanrasset, évoque les moyens prophylactiques mis en place au profit des malades pris en charge à l’EPH et recommande l’intensification des consultations pré-voyage et la prise de traitement préventif avant de quitter le territoire national à destination des pays endémiques, particulièrement le Niger qui fait, depuis août dernier, face à une autre maladie vectorielle ravageuse, dite fièvre de la vallée du Rift. Sur place, il faut donc se protéger des moustiques anophèles, considérés comme les principaux vecteurs du virus, en se dotant de moustiquaires imprégnées d’insecticides. En cas de fièvre au retour du voyage, il faut impérativement consulter un médecin, préconisent les spécialistes qui déconseillent aux femmes enceintes ainsi qu’aux enfants de moins de 5 ans de voyager pendant ces deux mois. Il est à noter qu’un nouveau médicament (Artesunate) a été lancé cette année par le département de Abdelmalek Boudiaf, dans le cadre de la campagne nationale de lutte contre le paludisme.
“C’est un traitement efficace qui nous a permis de sauver beaucoup de malades”, atteste Dr Akhamouk, en invitant les autorités des régions frontalières à consentir plus d’efforts pour lutter contre les larves de ce parasite qui, faut-il le rappeler, a été à l’origine du décès de 4 personnes l’année dernière, où l’on avait dénombré 518 paludéens uniquement dans la ville de Tamanrasset. Selon les chiffres distillés par le ministère de la Santé, 620 cas ont été enregistrés dans toute la wilaya, notamment à Tin Zaouatine et In Guezzam. En guise de conclusion, Dr Akhamouk a fait part d’une semaine de formation et d’information sur les maladies tropicales devant être organisée très prochainement dans la ville de l’Ahaggar, à l’initiative de la direction locale de la santé et de la population (DSP).