Organisée sous le patronage du ministère des Moudjahidine, la rencontre nationale de Menyet, zone de combat et d’une bataille acharnée qui a eu lieu le 3 octobre 1960 contre la France coloniale, a été boudée par les officiels. L’absence des autorités locales a été remarquable à tel point que l’on se pose de sérieuses questions sur cette attitude qui n’est pas sans susciter colère et indignation des organisateurs.
Initiée par l’association historique In Eker en coordination avec le centre universitaire de Tamanrasset et l’Apc d’In Mguel, la rencontre, tenue ce week-end, sonnait comme une sorte de défi pour faire sortir cette région, distante de 330 km de Tamanrasset, du cimetière de l’oubli, mais aussi pour ancrer les principes de la révolution chez les nouvelles générations, et ce, en rappelant la taille des sacrifices de nos vaillants martyrs pour que l’Algérie recouvre sa souveraineté et son indépendance.
Selon le président de l’association, Litim Cheikh, ce rendez-vous historique a vu la participation d’un grand nombre d’étudiants, notamment ceux du département d’histoire du centre universitaire de Tamanrasset Hadj-Moussa-Ag-Akhamok, ainsi que les familles des martyrs, des moudjahidine et la famille révolutionnaire de la région. Un programme d’activité a été élaboré par l’association qui aura invité des historiens pour faire connaître cette bataille, considérée comme l’une des plus importantes menées par le commandement du front du Sud, mais qui reste malheureusement méconnue des Algériens. Visiblement très déçu par le désintérêt des autorités de Tamanrasset, Litim Cheikh a fait part des activités organisées et des actions portant sur la réhabilitation du cimetière des martyrs de Menyet, dont Bousbia M’hamed et Saïdat Kadda Ben Kaddour.
Le président de l’association nationale Main verte a pris partie à cette rencontre aux côtés des universitaires qui ont manifesté plus de curiosité et l’envie de tout savoir sur cette bataille impliquant plusieurs tribus targuies qui exécutèrent les opérations et les plans des stratèges de l’Ahaggar contre les forces militaires de l’occupant. Des conférences animées par le professeur Bouya Abdelkader et le chercheur Ali Saïdi, digne fils du moudjahid Otmane Saïdi, ont également été au menu de cette mémorable journée.