Les syndicats autonomes du secteur de l’Education ne sont pas convaincus du taux de réussite atteint au Bac 2009/2010.
Ils affichent leurs doutes et justifient ce résultat de 61,23% par des «donnes objectives» ayant fait que la moyenne de réussite a augmenté et a atteint un tel score.
Ils sont unanimes à expliquer ce taux par le niveau très abordable des sujets, le barème plutôt favorable appliqué et le nombre de cours limité ; comme ils affirment qu’un tel score ne reflète guère la réussite de la réforme du système éducatif.
Plutôt suspect, le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF), Mohamed Salem Sadali parle carrément d’un «Bac préfabriqué». Selon lui, le ministère de l’Education nationale s’est arrangé pour avoir un tel taux de réussite, et ce, en réunissant tous les facteurs susceptibles d’octroyer de bonnes notes aux candidats. Il citera notamment «le niveau des sujets qui est abordable et à la portée de tous».
«Les cours ont été balisés et le programme n’a porté que sur deux semestres, et surtout, ajoute-t-il, le barème de correction facilitait l’obtention de bonne notes». Ainsi, l’orateur dira que compte tenu du niveau des nouveaux bacheliers, «les enseignants universitaires trouveront toutes les peines du monde à les encadrer».
De son coté, Meziane Meriane, SG du Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (SNAPEST), a affirmé que ce résultat au Bac est justifié par deux facteurs principaux. A savoir, le «nombre de cours qui ne concernait que les 1er et 2e trimestres» et le fait que les sujets étaient «abordables».
M. Meriane dira qu’il est «trop tôt» de parler de réussite de la réforme du système éducatif. «Il faut que de tels résultats se répètent durant les deux ou trois années à venir pour que l’on puisse parler de réussite du système de la réforme», souligne-t-il.
Le porte-parole du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), Idir Achour, s’est montré encore plus critique envers la tutelle. Faisant le lien entre les perturbations qu’avait connues l’année scolaire 2009/2010 et ce taux jamais égalé, il ironisera en déclarant que «les résultats du Bac dépendent proportionnellement du nombre des mouvements de protestation observés». Il relèvera aussi que les sujets étaient à la portée «des élèves dont le niveau est au-dessous de la moyenne».
Selon lui, «80% des candidats ont répondu à un seul sujet des deux au choix proposés en examen», ce qui explique cette tendance. Comme il a relevé que la majorité des élèves n’ont pas eu la moyenne dans les examens de langues française et anglaise, ainsi que dans l’épreuve de mathématiques.
«Cela confirme que le programme de la réforme a échoué à assurer une succession pédagogique des enseignants et renseigne sur un problème d’approche», explique M. Achour, ajoutant que cette faille n’était pas enregistrée dans les matières dont les cours sont indépendants tels que l’histoire-géographie et les sciences économiques. Le porte-parole du CLA conclut en affirmant que ce taux de réussite au Bac «ne renseigne pas sur le vrai niveau des bacheliers».
Aomar F.